Alfa Rococo

«Le malheur a toujours été pour nous une source d’inspiration; on vit avec mais, en même temps, on essaie de le fuir en faisant de la musique joyeuse», raconte David Bussières, guitariste, chanteur et compositeur d’Alfa Rococo, qui explique ainsi le nom que le duo a donné à son nouvel album, Chasser le malheur. «J’aime ce titre parce que le décalage entre le sérieux de certains de nos textes et le côté enjoué des musiques est encore plus grand qu’avant sur ce disque», poursuit-il. Sans constituer un virage à 180 degrés, le deuxième CD d’Alfa Rococo témoigne d’une nette évolution dans la carrière du tandem. Depuis la parution de Lever l’ancre il y a trois ans, David et sa partenaire, Justine Laberge, qui forment un couple à la ville comme à la scène, ont accumulé les concerts et acquis une véritable aisance tant sur scène qu’en studio. Ça s’entend dans chaque note de Chasser le malheur, un disque plus assumé et plus «punché» que son prédécesseur. «Dans quelques-unes des pièces, je chante seule, ce que je n’aurais jamais osé faire pour le premier disque», avoue Justine, qui semble mordre dans les mots avec une assurance nouvelle. À ces exceptions près, le mariage des voix de David et Justine demeure la marque de fabrique du groupe, qui a su bonifier sa musique ensoleillée en y insufflant un peu d’audace. La chasse au malheur est ouverte, et Alfa Rococo paraît bien armé pour ne pas rater sa cible…

 

Photo: Valérie Jodoin-Keaton

 

 

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Chromeo

Sous ses airs détachés de dandy moderne, David Macklovitch, alias Dave One, est un type sérieux et passionné. Depuis qu’il a fondé Chromeo avec son vieil ami Patrick Gemayel (alias P-Thugg), il a dû se battre contre la perception (fausse, il va sans dire) qu’il n’était rien de plus qu’un habile pasticheur de grooves des années 1980. Avec Business Casual, son troisième album, la formation montréalaise confirme que son esthétique musicale est une véritable passion, pas une passade. «On aime naviguer dans cette zone grise située entre la sincérité et l’humour. Oui, il y a un côté comique à ce qu’on fait; mais on n’a jamais été dans l’ironie à la mode ou la moquerie. Quand je parle de mon amour pour la musique de Hall & Oates ou de mon admiration pour Patrick Bourgeois, des BB, je suis sincère!» clame David. Leur électro-pop rétro a conquis bien des coeurs, dont celui de la chanteuse Solange Knowles – soeur de Beyoncé -, qui a fait une apparition dans le studio pendant l’enregistrement. Plus raffiné que ses prédécesseurs, Business Casual offre même au public québécois une chanson en français, l’excellente J’ai claqué la porte. «J’espère que ça va être un hit!» lance le chanteur. On pourra le vérifier durant les concerts présentés à l’Impérial de Québec le 20 janvier et au Métropolis de Montréal le 21 janvier.

 

Photo: Harry Peccinotti

Nouveautés chez le disquaire

gonzales-200.jpgChilly Gonzales
Ivory Tower

Imaginez un film dans lequel deux frères s’affrontent aux échecs et en amour. Imaginez que les rôles des frères soient tenus par Tiga et Gonzales, et celui de la fille dont ils sont amoureux, par Peaches. Imaginez maintenant que la bande originale de ce délire, composée par Gonzales, réussisse à tout tenir ensemble: du rap de Blanc, de la techno française, du piano romantique, du R & B, du easy listening… Rien n’échappe à Gonzales, ce touche-à-tout!

 

bruno-mars-200.jpgBruno Mars
Doo-wops & Hooligans

Avant même de lancer ce premier album, Bruno Mars était partout. Il a fait des duos avec B.O.B. (Nothing on You) et avec Travie McCoy (Billionaire), et a prêté sa voix chaude à certains des plus gros hits de l’été. Il montre sa polyvalence et sa sensibilité musicale sur ce CD très pop, qui allie les ballades puissantes aux morceaux plus dansants. Mars a largement dépassé le statut d’artiste invité: sa carrière est maintenant lancée.

 

 

 

bran-van-200.jpgBran Van 3000
The Garden

Pour marquer son retour sur disque, le maestro James Di Salvio a convié des dizaines d’amis à un party qui n’est pas sans rappeler l’euphorie de l’époque de Glee, la bombe Drinking in L.A. en moins. Entre les ballades somptueuses rehaussées de cordes et de clarinette (Garden Waltz) et le reggae électro dance de Jahrusalem, on cherche en vain le hit qui tue, avant de constater que le voyage est souvent plus intéressant que la destination.

 

 

 

desilets-200.jpgAlexandre Désilets
La garde

La première chanson du second disque d’Alexandre Désilets s’appelle Changer d’air, et, de fait, elle nous donne l’impression d’entrer dans un nouvel univers. Le chanteur aérien a quitté les hautes sphères pour retrouver le plancher des vaches, s’ancrant dans des rythmes plus appuyés et des mélodies plus simples. Mais accessibilité ne rime pas ici avec facilité: il nous livre une pop adulte et riche, à déguster sans modération.

 

 

 

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