Nous avons rencontré Pierre Lapointe lors de l’inauguration de cet espace consacré à l’art québécois, un formidable ajout au Musée national des beaux-arts du Québec, à Québec.

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Au pavillon Pierre Lassonde, devant une oeuvre signée Giorgia Volpe. | Fourni par @PierreLapointe

Votre travail est depuis toujours lié à l’art contemporain, et c’est important pour vous, mais en quoi est-ce important pour nous?

C’est important parce que ces artistes sont des « chercheurs » qui sont en train de trouver les nouveaux langages de demain. Nous n’avons qu’à penser à Andy Warhol, qui a créé une esthétique qui fait aujourd’hui partie de la culture populaire partout dans le monde. Il faut donc suivre les artistes comme il faut suivre les chercheurs scientifiques. Et puis, depuis le début des temps, les artistes sont là aussi un peu pour foutre le bordel et obliger les gens à s’ouvrir à d’autres façons de penser !

 

L’art contemporain peut-être difficile à apprivoiser. On a parfois l’impression de ne pas comprendre le message de l’artiste. Mais, justement, est-il nécessaire de comprendre une œuvre pour l’apprécier ?

L’émotion qu’on ressent, c’est tout ce qui compte lorsqu’on est devant une œuvre d’art, qu’elle soit musicale ou visuelle, ou qu’il s’agisse de mode. Quand un artiste crée, c’est comme s’il nous tendait la main en disant : « Voilà ce que je comprends de mes émotions ; je veux voir ce que ça va provoquer chez vous. » À partir du moment où on a compris ça et qu’on est ouvert d’esprit, l’art contemporain est extrêmement enrichissant.

 

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Pierre Lapointe | crédit: parJosianne.com

 

D’où provient votre intérêt pour l’art ?

C’est un intérêt qui s’est manifesté très jeune. Ma mère a fait son bac en Arts plastiques quand j’étais enfant et elle m’emmenait avec elle au musée. Comme j’ai été élevé dans la région de l’Outaouais, le Musée des beaux-arts [du Canada, à Ottawa] faisait partie de ma vie. Aller au musée me donnait aussi l’impression de me nettoyer. Quand j’en sortais, je me sentais propre. Pourquoi ? Parce qu’un musée est un endroit ordonné… C’est un temple, c’est un lieu très apaisant et il y a là quelque chose de très beau qui éveille l’esprit. Par l’art contemporain, j’ai vécu des sensations qui se rapprochent du divin.

 

Quel parallèle faites-vous entre votre intérêt pour l’art contemporain et celui pour une mode qui se démarque ?

J’ai toujours été attiré par les objets racés, qui ont une personnalité forte. Cet intérêt, cette attirance s’expriment par les vêtements que je porte et par les objets qui m’entourent. Et comme pour l’art contemporain, j’aime les designers qui foutent le bordel !

Conçu par le consortium d’architectes OMA de New York et Provencher_Roy de Montréal, le nouvel édifice de 15 000 m2 habillé de verre compte 12 salles dédiées à l’art contemporain d’ici, dont l’art inuit, notre coup de cœur! L’art culinaire n’est pas en reste grâce au bistro Tempéra Québecor signé Marie-Chantal Lepage, où tapas du pré comme de la mer sont à l’honneur. www.mnbaq.org

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