Parlez-nous de l’initiative mise sur pied avec Indeed dans le cadre de la Fierté.

En général, je suis assez méfiant des partenariats développés autour d’un message social. Mais voilà, Indeed m’a proposé de monter un projet où j’allais avoir une liberté totale et dans lequel j’étais appelé à valoriser l’idée de l’empathie, en écho à la Fierté. J’ai donc décidé de monter un concert incluant des performances super stylées et des entrevues avec des membres de la communauté LGBTQ+ comme une serveuse, un producteur de podcast, un pdg… Je leur ai demandé ce que représentait pour eux l’empathie, la Fierté, à quoi ça sert… Et ma performance répond à leurs confidences, à ce qu’ils ont eu la générosité de partager avec nous. Je dirais que ce concert est comme un voyage de 45 minutes, où on voit la vie et ma musique d’une nouvelle perspective.

Diriez-vous que l’idée de l’empathie est une valeur qui vous influence en tant que meneur d’une équipe créative?

Dans le travail d’équipe, il faut de la rigueur et il existe une forme de pression. Mais il devrait toujours y avoir la possibilité de s’exprimer et de sortir de la norme «supposée», sans être pénalisé. Accepter de sortir de la norme, c’est une occasion de révéler son plein potentiel, de sortir des carcans habituels, de créer en évitant de redire et de refaire perpétuellement les mêmes choses. Ce qui m’anime sincèrement, c’est qu’à la fin de journée, mes musiciens et collaborateurs soient fiers de ce qu’ils ont accompli. Je veux qu’ils se sentent libres et en mesure de continuer à évoluer. Mon équipe, c’est un microclimat créatif! Nous sommes 30 qui travaillons à temps plein, et autour de 100 à temps partiel. Et je dirais que l’importance de «ne pas s’imposer de normes» nous habite tous viscéralement.

Croyez-vous que la musique puisse être un vecteur d’empathie chez les gens?

La musique, et la performance qui la véhicule, c’est de la magie! C’est un vrai phénomène: ça débloque les gens! Que ce soit au Centre Bell ou au Théâtre Corona, je le vois parmi mes spectateurs. Ils entrent dans la salle, et ils conservent d’abord une forteresse invisible entre eux. Et puis, tout à coup, après dix minutes de show, je les vois devant moi, d’un coup, sortir de leur coquille, puis connecter entre eux et avec eux-mêmes. La musique fait ça! Que ce soit à New York, Londres ou Montréal, je le constate systématiquement dans mes concerts, et chez toutes sortes de personnes, de tous les âges, de tous les horizons. Je pense que la musique peut être à la fois douce et anarchique, qu’elle peut provoquer la liberté, l’empathie, et qu’elle a un réel poids culturel. Elle peut changer le regard des gens. Et ça, c’est la chose la plus délicieuse de notre métier.

Que signifient pour vous les célébrations déclinées autour de la Fierté?

C’est un rappel que c’est mieux de vivre avec la fierté que la honte. Vous savez, même quand j’avais 14 ans et que je n’avais pas le courage d’aller participer à un défilé de la Fierté, ça me faisait du bien de savoir que ça existait. C’est pour ça que c’est important, même pour ceux qui n’y sont pas physiquement! C’est un espace qui existe. Et c’est fondamental.