Elle est sortie de l’ombre en 2002, avec
Banquette, placard, comptoir et autres lieux. Elle s’appelle William-Caroline St-Hilaire, mais a laissé tomber le Caroline de son prénom à l’âge de 18 ans. Celle qui rêvait d’être claveciniste mais qui fera carrière dans les communications travaillait alors comme matelot à bord des traversiers Québec-Lévis. «J’ai changé mon prénom parce que certains capitaines retenaient les services des garçons plutôt que les miens, à moi, l’unique fille de l’équipe», explique l’écrivaine de 44 ans, qui vient de faire paraître
Les femmes planètes (VLB éditeur), une fable moderne sur l’amour.

Pourquoi avez-vous choisi comme héros un homme qui a fermé la porte à l’amour de peur de souffrir?

«C’est un homme que j’ai connu et que j’ai beaucoup aimé. J’aurais souhaité le convaincre de m’ouvrir son coeur mais il n’était pas libre. Alors j’ai sublimé mon amour dans un livre! Mais je crois que plusieurs femmes vont reconnaître en lui des hommes qu’elles ont rencontrés…»

Vous avez la réputation d’être une auteure coquine, libertine. Il y a des pages très sensuelles dans votre nouveau roman, mais vous êtes moins explicite que dans vos livres précédents. Pourquoi?

«J’ai évolué, pris du recul. J’ai toujours pensé que les auteurs érotiques se servaient d’un art coup-de-poing pour obtenir un maximum d’effet. Du moins, c’était mon intention: avoir de l’attention, déranger, mais sortir de l’ombre. Aujourd’hui, je n’ai plus autant besoin du regard des autres pour m’aimer, m’apprécier.»

Vous avez décidé de verser une partie de vos droits d’auteure à la Fondation du cancer du sein du Québec. Pourquoi?

«Au moment où je terminais mon livre, ma cousine Marie, qui habite Vancouver, devait subir une double mastectomie préventive. Et la même semaine, une collègue de bureau, Hélène, était victime d’une récidive du cancer du sein. Hélène est morte rapidement, mais Marie se porte à merveille. J’espère pouvoir écrire des livres en lien avec d’autres causes.»

Photo: Hugo-Sébastien Aubert

 

 

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L’extrait: Sur les traces d’une inconnue

vie-annesophie-150.jpgVie d’Anne-Sophie Bonenfant
François Blais (L’instant même)

Rafraîchissant et rigolo comme tout, ce quatrième roman de François Blais. L’auteur se met dans la peau d’un écrivain qui remporte plus ou moins de succès. Dans un salon du livre, une jeune fille s’intéresse à lui. Peu à peu, il va s’en amouracher. Mais il est timide. Alors, pour se rapprocher d’elle, la séduire sans en avoir l’air, il va écrire un livre sur elle. Une biographie. Tant pis si elle n’a que 24 ans: un jour, la belle, qui rêve d’être écrivaine, va devenir célèbre, il en est persuadé. Alors il s’y met, la fait parler, recueille les témoignages de son entourage, passe au peigne fin sa correspondance, ses courriels. Et nous raconte, non sans une pointe d’ironie, les hauts et les bas de la vie d’Anne-Sophie – Anne-So pour les intimes -, avec en arrière-fond le contexte culturel, des années 1970 à aujourd’hui.

«Les baisers se firent de plus en plus intenses, s’accompagnèrent de caresses, les caresses se firent de plus en plus précises jusqu’à ce que, une semaine environ après le début des classes, dans le sous-sol des parents de Guillaume, ce qui devait arriver arriva. Elle perdit sa virginité le 10 septembre 2001. Commentaire de Samuelle: "Merde, Anne-So, si t’avais pu te retenir juste une journée de plus, t’aurais coïncidé avec une date historique! Mais faut croire que ça pressait…"»

 

 

 Biblio-elle

partirdela-150.jpgPartir de là
Sylvie Massicotte (L’instant même)

L’auteure, parolière pour Diane Dufresne, Isabelle Boulay, Breen LeBoeuf, Luce Dufault et Claire Pelletier, signe aussi des romans jeunesse. Elle est surtout une as de la nouvelle. Elle maîtrise admirablement l’art de la chute et du raccourci, comme en témoigne son cinquième recueil, où la mort rôde sur la pointe des pieds.

 

 

 

bonnes-nouvelles-150.jpgÀ quand les bonnes nouvelles?
Kate Atkinson (Le livre de poche)

Réédition d’un polar haletant, fascinant et vraiment ingénieux dans sa construction. Ça commence par un massacre sanglant. Celui d’une femme, de sa fille aînée, de son bébé et de son chien. Trente ans plus tard, alors que le meurtrier sort de prison, le passé vient hanter la seule survivante de ce drame familial, qui avait six ans au moment.

 

 

 

 

 

Karkwa-608.jpgÀ LIRE: On écoute Karkwa