Où une jeune femme, dans le contexte des années 1960, se débattait pour échapper aux stéréotypes féminins. La célèbre écrivaine canadienne, , maniait déjà, à cette époque, la pique cinglante qui allait faire sa marque…comme on peut le constater à la lecture de cette réédition (Robert Laffont).

Vous souvenez-vous dans quel état d’esprit vous étiez quand vous avez écrit La femme comestible?

C’était au milieu des années 1960. J’étais une assistante sous-payée à l’Université de la Colombie-Britannique. Je travaillais la nuit, je recopiais des questionnaires d’examen, sur une table à cartes. Ensuite, je tapais mon livre – je suis une piètre dactylo – à la machine à écrire électrique. J’avais 24, 25 ans à l’époque, et j’étais tout ce qu’on est à cet âge, je suppose: désespérée, transportée, dépressive, insomniaque, compliquée, surréaliste.

En quoi ce roman peut-il rejoindre les jeunes femmes d’aujourd’hui?

À la fin des années 1960 et au début des années 1970, toutes les vieilles règles ont pris le bord, notamment grâce à la pilule, au traitement simplifié des MTS… et aux hallucinogènes. Mon roman parle du temps d’avant tout ça, quand on portait encore la gaine. Maintenant, les choses ont changé, avec le sida et le retour de certains codes plus conservateurs. D’une certaine manière,La femme comestible est plus pertinent aujourd’hui qu’il l’était à sa parution.

De nos jours, le féminisme a-t-il encore sa raison d’être?

Aujourd’hui, j’ai lu la critique d’un livre sur la contrebande de femmes forcées de se prostituer. La semaine dernière, la critique portait sur un livre traitant des exactions dont les femmes sont victimes en temps de guerre. La semaine d’avant, c’était un roman mexicain sur les femmes qui sont assassinées le long de la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Là où il y a de la pauvreté ou du chaos, les femmes sont agressées sexuellement. Alors, la réponse, c’est oui. Le prix de la liberté, c’est la vigilance éternelle. Mais cette phrase peut s’appliquer à la société en général, pas seulement aux femmes.

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Renard bleu
Yves Beauchemin
 (Fides)

Dans cet étrange récit, plein de drôlerie et d’ironie, qui tient de la fable, les animaux parlent, les squelettes se meuvent et les fantômes existent. Et les allusions à la réalité politique et sociale du Québec sont légion. Sous ses dehors bon enfant, l’auteur du Matou est mordant.

 

 

 

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Je voudrais pas crever
Boris Vian
(Les Allusifs)

Une vingtaine d’artistes visuels ont collaboré à cet ouvrage soigné, publié en hommage à l’illustrateur français Martin Matje, mort en 2004, qui, lui-même, nourrissait le projet d’illustrer un poème de Vian. L’ensemble est saisissant: textes et images se répondent, s’appellent dans une belle étrangeté. Le tout à l’image du singulier poète, romancier et musicien de Saint-Germaindes- Prés, qui s’est éteint il y a 50 ans.

 

 

 

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 Le voyage dans le passé
Stefan Zweig
(Grasset)

Inédit en français, ce court roman reprend les thèmes chers à l’auteur de Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, mort en 1942. Soit: la passion amoureuse avec toutes ses déclinaisons et ses emportements. Quand tout pourrait être possible, il est déjà trop tard. C’est tragique, implacable. C’est fluide, remarquable.

 

 

 

 

 

livre-paul.jpgSeul dans le noir
Paul Auster
(Actes Sud / Leméac)

«Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m’efforçant de venir à bout d’une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain.» Dans une maison du Vermont, un vieil homme ressasse son passé. À l’étage dorment sa fille et sa petite-fille, sa fille qui ne se remet pas de son divorce, et sa petite-fille qui est hantée par l’assassinat de son fiancé en Irak. Dans cette «maison d’âmes en peine», cette nuit-là de 2007, l’homme invente un monde parallèle, où il n’y a pas eu de guerre en Irak et où les tours jumelles de New York sont toujours debout. Ce qui ne veut pas dire que tout va pour le mieux. Au contraire: nous voici en pleine guerre civile américaine. Pour mettre fin au conflit, il n’y a qu’une solution: l’homme qui a fait surgir cette histoire apocalyptique de son imagination doit être assassiné… L’auteur de la Trilogie new-yorkaise jette encore une fois le doute dans notre esprit. Mais il jette aussi des ponts entre l’histoire avec un grand H et les petites histoires de chacun. Autour de ce héros en détresse, c’est toute l’Amérique qui se cherche. Pour ne pas dire l’humanité entière…

 


livre-enfer.jpgCartes postales de l’enfer
Neil Bissoondath
(Boréal)

«Tout le monde a des secrets. J’en ai un, moi. Pas vous? Loin, très loin, un secret enfoui au tréfonds de votre âme, comme on dit?» Ça commence comme ça. Et ça va finir mal, très mal. C’est l’histoire d’un gars qui, toute sa vie, a dissimulé sa véritable identité. C’est la seule façon pour lui de préserver le monde doré qu’il s’est construit, la carrière de rêve qu’il s’est inventée. Impossible à ses yeux, au risque de voir tout s’écrouler, de dévoiler qui il est vraiment. Même pas à la femme qu’il aime. Surtout pas à elle… La fin de ce roman vous laissera sans voix.

 

Danielle Laurin aime aussi des polars enlevants et des suspens captivants. Cliquez pour voir ses recomendations.

ELLE a adoré

livre-taschen.jpgTASCHEN’S PARIS
Angelika Taschen et Vincent Knapp

(Taschen)

L’histoire
Celle que vous allez vous raconter en parcourant ce beau livre consacré au Paris glamour.

Ce qui vous fera succomber

1. Les photos léchées des hôtels, des boutiques, des restaurants et des cafés où vous pourriez flâner.

2. Les hôtels où vous pourriez, sinon loger, du moins mettre le nez. Comme l’hôtel Régina, où, dans un décor Belle Époque, Romy Schneider, Jane Birkin, Charlotte Rampling, Alain Delon et Jeremy Irons ont déjà joué.

3. La crème brûlée que vous pourriez déguster dans l’atmosphère très années 1950 du Café des Deux Moulins, rue Lepic, dans le 18e arrondissement… tout en vous remémorant des scènes du Fabuleux destin d’Amélie Poulain.

Notre avis
Ce n’est pas le genre de guide à glisser dans sa poche, mais il propose une bonne façon de voyager et de découvrir Paris tout en restant chez soi… À 50 $, c’est surtout moins cher qu’un séjour dans la Ville lumière.

nomad-dubuc.jpgVous aimez le Paris glamour? Montréal l’est tout autant. Petite vidéo en compagnie de Philippe Dubuc pour le prouver.