Fendre l'armure, Anna Gavalda
Dans Fendre l'armure, l’auteure d’Ensemble c’est tout propose sept histoires intimes comme autant de moments de vérité. Tour à tour, des femmes et des hommes se confient dans toute leur nudité, leur fragilité. On reconnaît bien là le goût d’Anna Gavalda, dont les livres se vendent par millions, pour la faille intérieure. Et on savoure sa légendaire empathie. Ne vous laissez pas démonter par le charabia argotique et les expressions crues, à la limite de la vulgarité, employés par la jeune femme dans le monologue qui ouvre ce recueil de nouvelles. Peu éduquée, mal embouchée, cette banlieusarde célibataire qui gagne sa vie dans une animalerie le dit ellemême: «Je suis grossière, mais c’est ma tenue de camouflage.» Elle accepte à contrecoeur d’accompagner une amie dans une fête parisienne chez les bobos et ne se sent pas à sa place, évidemment. Mais elle y fait la rencontre surprenante d’un poète qui semble tomber sous son charme. Pourquoi, malgré tout ce qui les sépare, ne pas prendre le risque d’une nuit magique? Quitte à pleurer ensuite, tandis qu’elle regagne sa banlieue miteuse. Suivront les confidences tout aussi touchantes d’une jeune veuve, mère de famille devenue alcoolique, d’un homme qui doit faire euthanasier son vieux chien et ne se remet pas de la mort de son fils, d’un businessman plaqué par sa femme, etc. Tout cela sans misérabilisme, avec la touche de légèreté à la Gavalda qu’on apprécie tant.
Info: ledilettante.com
Mara M., Élyse-Andrée Héroux
Elle a 18 ans. Elle se trouve grosse, moche. Elle tombe enceinte. Le gars s’enfuit. Que faire? Elle décide de mettre son bébé au monde. On va la suivre pendant une vingtaine d’années dans son quotidien. On la verra abandonner ses études puis les reprendre, vivre de l’aide sociale dans un logis miteux, se trouver du travail, assumer seule sa vie de mère de famille monoparentale, quoique soutenue par ses parents et quelques amis. On la verra épuisée, déprimée. Et battante. On suivra sa vie amoureuse en dents de scie, sa relation avec son fils en constante évolution. Deuxième roman de la Québécoise Élyse- Andrée Héroux, Mara M., d’inspiration autobiographique, offre dans un langage simple un portrait convaincant de cette mère qui, finalement, a de quoi être fière.
Info: editions-homme.com
Les furies, Lauren Groff
Le couple parfait existe-t-il? On serait tenté de le croire, si l’on se fie à la première partie du plus récent roman de l’Américaine Lauren Groff. Ils sont universitaires, au début de la vingtaine, ils se marient à peine quelques semaines après leur premier baiser, le nirvana amoureux et sexuel, c’est leur affaire. Nous sommes en 1991. Ils ne viennent pas du même milieu, ont des personnalités contraires… et puis après! La femme discrète et néanmoins combative va encourager sans relâche son homme extraverti et égocentrique afin de faire de lui un dramaturge reconnu. Une sainte, dirat- il d’elle. Ça durera une bonne vingtaine d’années, jusqu’à ce que quelqu’un de malintentionné insinue le doute en lui. Connaît-on vraiment l’autre avec qui on a fait sa vie? Fin de la première partie. Version de la femme, maintenant, dévoilement de tous les secrets qu’elle n’a jamais osé avouer à son mari. Pas beau à voir… Mais quand même, ce ciment du couple qui a perduré toutes ces années, comment l’expliquer? Les Furies, qui désacralise le processus de création tout autant que l’amour avec un grand A, est l’un des romans les plus puissants des dernières années. En cours de traduction dans 30 pays, il a été choisi lors de sa sortie aux États-Unis en 2015 comme le meilleur roman de l’année par Barack Obama. Il permet aussi à Lauren Groff, 39 ans, de figurer parmi la liste des auteurs anglophones les plus prometteurs de 2017, établie par l’influente revue littéraire américaine Granta.
Info: editionsdelolivier.fr
Les filles des autres, Amy Gentry
Julie a été enlevée une nuit par un homme armé dans la maison familiale. Elle avait 13 ans. Huit années plus tard, elle est de retour. Que s’est-il passé entre-temps, quel enfer a-t-elle vécu? On aura droit à plus d’une version de l’histoire. Avec la mère, on doutera de plus en plus: est-ce bien de Julie qu’il s’agit? On ira de surprise en surprise. Très troublant, dérangeant, Les filles des autres, de l’Américaine Amy Gentry.
Info: laffront.ca
Ragdoll, Daniel Cole
Ragdoll s’avère un thriller diabolique. Ce premier roman d’un ex-ambulancier britannique de 33 ans, Daniel Cole, nous place devant la découverte d’une sorte de marionnette constituée de membres appartenant à six victimes différentes. Horreur. Bientôt apparaît une liste de six autres victimes à abattre, sur laquelle figure le nom de l’un des enquêteurs chargés de l’affaire. On assiste à des retournements de situation sensationnels. On apprécie les portraits des personnages, les relations troubles qu’ils entretiennent. On peut se montrer déçue par la fin: tout ça pour ça? Mais on verra bien, puisque l’auteur annonce qu’il s’agit du début d’une trilogie. En tout cas, le suspense ne se dément pas dans ce polar, dont les droits ont été vendus dans 35 pays et qui est en cours d’adaptation pour une série télé.
Info: laffront.ca
La liberté des savanes, Robert Lalonde
Il s’agit d’un carnet, dans la foulée de ceux que Robert Lalonde nous a offerts au fil des ans, comme Le monde sur le flanc de la truite, Le vacarmeur… Écriture introspective, réflexive, nourrie de citations littéraires et d’observations de la nature. Le genre de livre qu’on peut savourer par petits bouts, qui nous invite à prendre un temps d’arrêt quand tout va trop vite. Une façon de tourner le dos à la rumeur du monde. À la différence de ses carnets précédents, l’auteur s’adresse directement à quelqu’un dans La liberté des savanes: à son jeune voisin qui s’est suicidé. Comme s’il tentait de le ramener à la vie. Il parle de l’importance de la patience face au désespoir, de la nécessité d’apprendre à vivre avec l’échec malgré notre société de performance. Il parle de la beauté, de tout ce qui palpite, des liens qui nous unissent, de l’amour. Et du chagrin «que chacun éprouve à ses heures et qui passe, pour peu qu’on regarde ailleurs».
Info: editionsboreal.qc.ca
Sélection officielle, Thierry Frémaux
Le Festival de Cannes vous appelle? Vous rêvez de défiler sur la Croisette ou de monter les marches du Palais? Rendez-vous chez votre libraire pour vous procurer Sélection officielle. Thierry Frémaux, délégué général du plus grand festival de cinéma du monde, a consigné dans son journal une année complète d’activités, depuis la fin de l’édition 2015 jusqu’à celle de 2016. Jour après jour, ce Lyonnais de 56 ans nous livre ses réflexions sur la préparation et l’expérience au quotidien du mythique rendez-vous. Chemin faisant, il nous décrit les activités de l’Institut Lumière, haut lieu voué à la mémoire du cinéma qu’il dirige, rue du Premier-Film, à Lyon. Un homme occupé que ce Thierry Frémaux, qui travaille huit jours sur sept, se déplace en TGV et à vélo, dîne avec Laetitia Casta et déjeune avec Martin Scorsese. À travers son précieux témoignage, fortifié par une très belle plume, c’est tout l’écosystème du cinéma mondial qui nous est révélé. Voyage initiatique? Oh que oui! Lecteurs avertis ou curieux de tout acabit, vous vous y croirez.
Info: grasset.fr
Marlène, Philippe Djian
Elle débarque un jour chez sa soeur, qu’elle n’a pas vue depuis près de 20 ans. Elle n’a pas un sou, elle est enceinte. Cette Marlène maladroite, qui joue de ses charmes, est-elle nunuche ou manipulatrice? Il y a son beau-frère, tout juste sorti de prison, qui en viendra à la détester. Et le meilleur ami du beau-frère en question qui pourrait bien se laisser prendre au jeu. Fait important: les deux hommes sont des vétérans, ils ont combattu en Irak, au Yémen, en Afghanistan. Et ils en portent les stigmates psychologiques, même s’ils réagissent de façon opposée: l’un se fout des convenances, multiplie les combines foireuses, l’autre aimerait juste accéder à ce qu’on appelle la normalité. Pendant ce temps, la soeur de Marlène est aux prises avec un jeune amant collant dont elle peine à se défaire. Figure aussi dans le décor une ado poquée dont personne ne mesure l’étendue du désespoir. Tout cela mis ensemble, assaisonné de sexe torride, d’incommunicabilité, de coups sur la gueule, et servi par une petite musique aussi lancinante que jouissive, reconnaissable entre toutes, donne Marlène, de Philippe Djian.
Info: gallimard.fr
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