«J’ai beaucoup parlé de l’amour maternel puisque c’est le seul amour que je connaisse comme étant inconditionnel, disait Marguerite Duras. C’est celui qui ne cesse jamais, qui est à l’abri de toutes les intempéries. Il n’y a rien à faire, c’est une calamité, la seule du monde, merveilleuse.» Cette citation est reprise par Laure Adler dans le magnifique ouvrage illustré qu’elle consacre à celle qui aurait eu 100 ans ce 4 avril.

Dans Marguerite Duras (Flammarion), c’est toute la vie et l’oeuvre de l’auteure de L’amant qui défile, depuis son enfance sauvage en Indochine jusqu’à sa mort à Paris à l’âge de 81 ans. Multiples photos de l’écrivaine, plusieurs sur lesquelles elle apparaît dans toute sa splendeur, sa beauté singulière, sa sensualité prégnante. De nombreux extraits de manuscrits, qui montrent le travail d’écriture en train de se faire, de se défaire à coups de ratures, de se refaire. Des citations diverses, des lettres, des témoignages de toutes sortes. Des archives d’époque, aussi.

Laure Adler, qui a déjà signé une remarquable biographie de Duras, sait s’effacer derrière son sujet pour laisser parler les illustrations et les documents, soigneusement choisis et mis en pages. Le tout sur le mode chronologique. Apparaissent au tournant la mère folle, le grand frère voyou, le petit frère adoré, l’amant chinois, le complice résistant François Mitterrand, le mari survivant des camps de la mort Robert Antelme, et le père de l’enfant, Dionys Mascolo. Et les amants, les amis, les acteurs et actrices de ses films, puis le dernier homme de sa vie, Yann Andréa. Tout ça en lien avec son oeuvre, traversée par la passion, l’amour, le désir, la mort, le non-dit, l’indicible, l’interdit. Il y a dans ce Marguerite Duras exceptionnel de quoi se délecter durant des heures.

D’autres ouvrages célèbrent le centenaire de naissance de l’écrivaine, dont Marguerite Duras – L’écriture de la passion, de Laetitia Cénec (Éditions de La Martinière), sorte de survol illustré de l’univers durassien qui peut servir d’introduction aux néophytes. Pour une biographie classique, on optera pour Duras – La traversée d’un siècle, d’Alain Vircondelet (Plon), qui a déjà consacré plusieurs livres à celle que beaucoup considèrent comme une des figures majeures de la littérature du 20e siècle.

À DÉCOUVRIR: 

Cinéma: Tel père, tel fils de Hirokazu Kore-eda

Théâtre: la pièce Faire l’amour