Petit feu
André Marois (La courte échelle)

Concurremment avec la publication, en tandem avec Luc Baranger, d’un recueil de nouvelles sur le thème de l’arnaque, Tab’arnaques (Québec Amérique), l’auteur rassemble ici, dans un recueil solo, 23 histoires où la mort frappe. Qu’on évolue dans un milieu tout ce qu’il y a de plus glamour ou qu’on baigne dans un univers très, très louche, elle veille, elle fauche. Parfois, un simple billet pour assister à un show d’Arcade Fire à Montréal peut pousser quelqu’un à commettre le pire… Mordant, l’humour noir de Marois.

 

 

 

amour-libertinage-200.jpgAmour & libertinage, par les trentenaires d’aujourd’hui
Collectif (Les 400 coups)

Ils viennent du milieu du journalisme, du théâtre, mais surtout de la littérature… Ils sont une quinzaine de trentenaires, des gars, des filles, à se pencher sur l’amour, à le réinventer. L’interdépendance dans le couple, la peur de l’engagement, l’usure des sentiments, tout y passe. Rafaële Germain, dans une histoire drôlement bien amenée, met le doigt sur les déboires amoureux de jeunes célibataires qui friment pour mieux cacher leur désarroi. Dans la même veine, India Desjardins nous propose un personnage féminin qui imagine toujours le pire et se refuse à croire encore à l’amour après des échecs répétés… même si elle pourrait bien finir par flancher. Dans «J’aime ta chatte», Stéphane Dompierre nous envoie au septième ciel, avec des scènes de lit érotiques en diable. Mais son héros est-il vraiment passé à l’acte, ou tout cela n’est-il que pure invention? Beaucoup de place à l’imaginaire, aux fantasmes dans ce recueil où l’amour au jour le jour, sain et réjouissant, semble en voie de disparition.

 

 

etre-heros-200.jpgÊtre un héros
Collectif (La courte échelle)

Autre collectif, cette fois pour les ados. En principe… Car même si on est grande, on prend un plaisir fou à lire certaines des histoires qu’il nous offre! Il y en a neuf en tout, écrites par des hommes. Toutes mettent en scène un héros, un modèle qui, parfois, dégringole de son piédestal. Le texte de Deni Y. Béchard, auteur connu pour son roman Vandal Love ou Perdus en Amérique, est saisissant. Quand on est ado et que notre père est un voyou, un voleur de banque qui a mis les voiles, comment ne pas l’aduler? Mais il suffit de confronter le mythe avec la réalité pour déchanter… Très bons textes aussi de la part d’Éric Dupont et de Nicolas Langelier. Et puis le cinéaste Stéphane Lafleur nous émeut avec l’histoire d’un jeune gars mal dans sa peau, amoureux pour la première fois… d’une fille inaccessible.

 
On a adoré Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier (XYZ)

L’histoire
Une photographe s’est donné pour mission d’immortaliser sur pellicule les derniers survivants des grands feux qui ont ravagé le nord de l’Ontario au début du 20e siècle. Mais quelqu’un d’essentiel manque à l’appel…

Ce qui vous fera succomber

1. Les personnages. À commencer par le grand absent, mort dans les bois, au milieu de nulle part, juste avant que la photographe lui mette le grappin dessus. C’est grâce à des témoignages troublants et émouvants que nous referons le parcours de cet homme devenu peintre. Grâce à ses toiles, aussi, qui, toutes, reconstituent la tragédie qui a bouleversé sa vie.

2. L’arrivée dans l’histoire d’une vieille dame de 82 ans, qui a passé la majeure partie de sa vie en institution psychiatrique. Par elle, nous goûtons à la tendresse, nous touchons à la solidarité humaine. Et nous redécouvrons l’amour.

3. Malgré la tragédie, les pertes humaines, les vies gâchées relatées ici, c’est la lumière qui domine.

Notre avis
Un roman hautement inspiré, porté par une rare humanité.

 

À DÉCOUVRIR: La bibliothèque idéale d’India Desjardins