C’est glamour d’occuper un poste de directrice de la publication, mais en quoi ça consiste exactement? J’ai demandé à Sylvie Poirier de m’en faire le portrait.

Le glamour fait partie du métier de directrice de publication, mais ce n’est pas tout. La majeure partie de son temps, Sylvie Poirier le passe derrière son ordinateur, dans les salles de réunion ou devant sa pile de textes à éditer et de maquettes à approuver. Pour pratiquer ce métier, il faut aimer passer des heures à trouver les bons mots et les bons sujets de pages couverture. Il faut savoir chercher les coquilles dans un texte ou les erreurs de mise en page qui se remarquent difficilement au premier regard. Il faut comprendre comment et pourquoi un titre ou un chapeau ou encore la mise en relief d’un passage sera plus attrayant qu’un autre.  Il faut aussi être capable de se mettre dans la peau du lecteur pour connaître ses attentes et apprendre à se questionner sur ce que celui-ci a envie de lire. Et tout cela, en tenant toujours compte de la mission éditoriale.

Ayant une vue d’ensemble du magazine, c’est elle qui guide les responsables de sections dans leur travail. Elle s’assure que les sujets touchent le thème choisi et que celui-ci s’aborde selon le plus d’angles possible. L’uniformité doit s’établir par les sujets, mais aussi par les titres et les sous-titres. Comme c’est elle qui suit le processus d’évolution de chaque section du magazine, elle seule pourra savoir, par exemple, que le mot «amour» est surutilisé. Elle doit être vigilante constamment. Son travail consiste aussi à supprimer les répétitions et les récurrences de thèmes, et à conditionner son personnel à une pluralité de prises de position dans les discours. Pas toujours évident de jouer le rôle de l’exigeante!

La directrice de la publication travaille aussi de pair avec la directrice du marketing et des communications pour développer les relations publiques. Ensemble, elles cherchent à développer des partenariats d’affaires et des contrats de commandites d’un côté pour assurer la visibilité de la marque et de l’autre, pour enrichir le contenu du magazine. C’est aussi la rédactrice en chef qui assure la représentation du magazine sur le terrain et dans les événements importants. Figure du magazine, elle peut agir en tant qu’experte et accorder une entrevue à un journaliste sur un sujet d’actualité.

Puis, vient le glamour, le bonbon. Son statut lui permet de faire des rencontres avec des personnalités publiques et d’assister à des événements privilégiés, tels que des défilés de mode de grands couturiers, des lancements, des premières de films ou de pièces de théâtre ou des spectacles en tous genres.

En terminant, j’ai demandé à Sylvie Poirier s’il lui était difficile de dissocier travail et divertissement personnel. «Il fut un temps, m’a-t-elle confirmé, où le travail m’absorbait complètement. J’y pensais tout le temps. Quand je regardais la télévision, quand j’assistais à une pièce de théâtre, quand je discutais avec mon entourage, je trouvais toujours une bonne raison de le ramener au travail.» Mais maintenant, elle dit avoir appris à faire la part des choses. Si un film, un livre ou une émission de télévision lui donne l’idée d’un sujet susceptible de créer du contenu intéressant pour le magazine, tant mieux. La différence, c’est qu’elle ne cherche plus à tout ramener au magazine et prend beaucoup plus de plaisir à vivre et à se divertir.