Léa Ilardo – 21 ans, Québec

Coporte-parole de la coalition étudiante pour un virage environnemental et social (ceves), vice-présidente de l’association zéro déchet, jeune leader en environnement auprès de l’organisme environnement jeunesse et étudiante à la maîtrise en études politiques appliquées, avec spécialisation en politique environnementale.

Qu’est-ce qui a allumé votre flamme de militante environnementale?

J’ai l’impression que ç’a toujours fait partie de moi de ne pas trouver normal ce qu’on fait subir à la planète. Mon engagement a commencé à petite échelle et il a pris plus d’ampleur au moment où je suis arrivée au Québec – moment qui coïncide avec la sortie en 2018 du rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat sur les conséquences du réchauffement climatique, une véritable sonnette d’alarme. Je me suis alors dit que mes gestes individuels comptaient, mais qu’ils ne suffisaient pas.

Selon vous, qu’est-ce qui explique la croissance exponentielle de l’engagement des jeunes pour la protection de l’environnement?
Si c’est la peur qui nous réveille, c’est l’espoir qui nous pousse à nous rassembler pour avancer, pour continuer de se battre. C’est un sentiment très fort que de partager ses valeurs, un but commun, une vision de l’avenir avec un groupe.

Qui sont vos modèles passés ou présents?

La plus grande richesse que j’ai acquise dans mon militantisme, ce sont les contacts que j’ai pu avoir avec des leaders autochtones; par exemple, Melissa Mollen Dupuis, avec qui j’ai eu la chance de discuter plus d’une fois. Pour moi, ce sont des modèles dans leurs façons de respecter la terre.

Que peut-on faire au quotidien pour protéger la planète?

Les gestes individuels sont importants, mais les actions collectives le sont aussi. Je crois que les deux vont de pair. On peut interpeller le collectif à son échelle et selon ses moyens. S’engager au municipal, par exemple. On peut partir d’une action individuelle comme acheter de la nourriture en vrac, et la rendre collective en demandant à l’épicier de son quartier de rendre le service plus accessible!

Avez-vous un message particulier pour nos lectrices?

La jeunesse est souvent discréditée. On dit que nous, les jeunes, ne sommes pas assez pragmatiques. Mais, aujourd’hui, qu’est-ce qui est pragmatique: continuer comme on le fait? ou prendre conscience de la situation et agir? Les gens ont peur du changement parce qu’il exige des sacrifices, mais la situation actuelle nous dépasse en tant qu’individus. Il faut retrouver notre esprit de communauté, notre solidarité. Arrêter d’attendre, de repousser et… commencer à faire! On a tout à y gagner.

Ève Grenier – 17 ans, Québec & Mika Pluviose – 16 ans, Québec

Militants et coresponsables du collectif pour le futur Montréal, division locale de fridays for future.

Qu’est-ce qui vous a incités à militer pour l’environnement?


Ève: La protection de l’environnement a toujours fait partie de ma réalité. Ce sont mes parents qui m’ont emmenée dans mes premières manifestations contre la crise climatique. Mais c’est lors de la première manifestation de Pour le futur Montréal, en 2019, qu’un déclic s’est produit: j’ai réalisé que je pouvais être autonome dans mon militantisme.

Mika: J’ai toujours été au courant de l’existence des changements climatiques. C’est à l’école que j’ai développé mes connaissances et ma pensée critique sur les enjeux liés à ce sujet, et c’est ce qui m’a donné envie de m’engager.

Qu’est-ce qui explique la croissance exponentielle de l’engagement
des jeunes pour la protection de l’environnement?

Ève: Je pense que l’influence de Greta Thunberg a joué un grand rôle dans le militantisme de plusieurs adolescents. Il y a aussi le fait que plus on avance dans le temps, plus il y a de jeunes qui souffrent d’écoanxiété. Et l’une des façons de calmer cette angoisse, c’est de s’engager!

Mika: De voir d’autres jeunes prendre la parole et avoir un véritable impact nous donne du courage, je pense. Et nous prouve que notre voix compte. Au final, c’est nous qui souffrirons le plus des effets des changements climatiques. Notre avenir est compromis, et on trouve que les adultes ne bougent pas assez vite; alors, on prend les choses en main!

Que retenez-vous de votre engage- ment au sein de Fridays for Future, jusqu’ici?


Ève: Mon militantisme m’a fait grandir. J’ai l’impression de mieux me connaître et d’être à la bonne place. J’ai une mission. Sur un plan plus collaboratif, j’ai eu la chance de rencontrer des gens extraordinaires, qui, jour après jour, me redonnent foi en l’avenir par la façon dont ils servent une cause plus grande qu’eux-mêmes.

Mika: En côtoyant des activistes brillants et motivés, en m’impliquant à leurs côtés, j’ai le sentiment d’avoir fait mon éducation dans la rue. J’ai appris tellement de choses cruciales, que je n’aurais jamais apprises sur les bancs d’école. Soutenir la cause m’a aussi permis de canaliser mon angoisse, et des sentiments plutôt sombres, et de les transformer en actions positives.

Qui sont vos modèles passés
ou présents?


Mika: Sara Montpetit, la fondatrice de Pour le futur Montréal, a été une grande inspiration. La voir lancer le mouvement à partir de rien, de le mener comme une championne, de gérer les manifestations et les demandes des journalistes, m’a impressionné. Quand je vois où en est le mouvement aujourd’hui, je suis fier de son courage.

Que peut-on faire au quotidien pour protéger la planète?


Ève: Premièrement, réduire sa consommation de produits animaliers. Ensuite, prendre les transports en commun ou utiliser le transport actif. Et finalement, tenter d’amoindrir sa production de déchets. Dans le fond, il faut remettre en question ses habitudes, et essayer de les rendre plus vertes dans la mesure du possible. Ce n’est pas si compliqué!


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