MARIE-PIERRE ARTHUR

Des feux pour voir

Je ne ferai pas semblant; Marie-Pierre Arthur est une des autrices-compositrices-interprètes que j’apprécie le plus au Québec. Cela dit, appréciation n’égale pas pour autant passe-droit, bien au contraire. Peut-être ai-je eu besoin de quelques écoutes pour saisir l’essence de ce quatrième album, où chacune des chansons n’a rien à voir avec la précédente, mais la liberté de création qui se dégage de toutes les pièces rend l’œuvre vraiment puissante. Le plaisir croit avec l’usage? Oui, assurément! Ma pièce coup de cœur? Sans contredit, La guerre, à écouter juste ici:

2-MA VERSION DES FAITS,
sur OHDIO

Ultrafan de balados en tout genre, je vais vous en présenter un nouveau à chaque mois. Le premier du lot? Ma version des faits. J’ai écouté – quasi de façon maladive – les trois cas de meurtres sur lesquels la journaliste judiciaire émérite Isabelle Richer à décider de revenir, et de lever, par le fait même, le voile sur le fonctionnement complexe du système judiciaire. Âmes sensibles s’abstenir, mais revivre ces trois procès – ceux d’Hugo Bernier, de Jocelyn Hotte et de Mario Bastien – qui ont bouleversé le Québec au grand complet à travers les yeux de la journaliste est tout simplement hypnotisant. En écoute ici.

Ma version des faits Balado Ici Radio Canada

3-APASHE

Je ne suis pas nécessairement fan de musique électro, mais le travail chirurgical d’Apashe me sidère, et j’écoute compulsivement depuis décembre cette pièce qu’il a réalisée en collaboration avec Geoffroy.

Apashe – Distance (feat. Geoffroy)

Je suis aussi étonnamment accro à Uebok (Gotta Run), le second extrait de son prochain album, Renaissance. C’est le flow de la jeune MC russe Instasamka – artiste unique et irrévérencieuse – qui me fait y revenir constamment.

Apashe – Uebok (Gotta Run)

4-SAM BRETON

J’ai assisté, le 22 janvier dernier, à la première médiatique de Au pic pis à pelle, le premier spectacle solo de Sam Breton. Le récipiendaire de l’Olivier de la découverte de l’année n’a pas fait dans la dentelle, et je dois dire que j’ai adoré ça! Un peu plus de 90 minutes d’anecdotes savoureuses (et malaisantes!) et d’expressions colorées qui nous gardent à mille lieues d’un humour montréalo-centriste. Courez le voir; Sam Breton décoiffe, et ça fait du bien!

 

5 – BRISER LE CODE

En mode rattrapage, je viens de regarder Briser le code, un documentaire important de Fabrice Vil, qui explore les enjeux de la discrimination des personnes racisées et autochtones. Pour être inclus dans la société québécoise, tous les intervenants du documentaire s’entendent pour dire qu’ils ont volontairement tu, voire caché une partie d’eux-mêmes, et ainsi suivi un code pour ne pas déplaire. La répétition de micro-agressions (blagues racistes, insultes, commentaires sur la différence, l’habillement, la nourriture, la culture, etc.) sur ces personnes racisées et autochtones laisse des traces sur leur estime personnelle et leur santé mentale.

«Pour être accepté, il ne faut pas déranger. Pendant longtemps, je n’ai pas voulu dire que j’étais Arabe; j’étais Tunisienne. Être Arabe, ça voulait dire être un problème, une menace.», dit Sonia Djelidi, une des intervenantes. C’est tout dire…

Ce documentaire invite avec douceur à l’inclusion, à la célébration de la différence, à l’ouverture et à l’écoute. Une œuvre qui devrait d’ailleurs être présentée dans les écoles secondaires. briserlecode.telequebec.tv