Un système bipartisan

D’un côté les Démocrates libéraux; de l’autre, les Républicains conservateurs. Depuis le 19e siècle, le paysage de la politique américaine est marqué par un système bipartisan, même si certains candidats indépendants appartenant à des groupes mineurs – comme les partis vert et libertarien – n’hésitent pas à mettre leur nom sur le bulletin de vote, sans aucune chance (ou presque) d’être élus. C’est ainsi que le rappeur Kanye West a réussi cette année à se présenter, en tant que candidat libre, dans certains États.

Le vote anticipé

Par crainte de la pandémie et à cause d’une élection polarisée et hautement décisive, un nombre record d’Américains ont voté cette année par anticipation, avant la date fatidique du 3 novembre. Il est en effet possible dans la plupart des États de déposer son bulletin à la présidentielle, en personne ou par la poste, des semaines avant l’Election day.

Le Collège électoral

Aux États-Unis, le Président est élu au suffrage universel indirect, ce qui veut dire que les Américains ne votent pas directement pour lui mais pour des grands électeurs qui sont chargés d’élire par la suite le candidat à la présidentiel et le vice-président. Ces 538 intermédiaires forment le collège électoral, composé des trois grands électeurs du district de Columbia, ainsi que de l’ensemble des membres du Congrès américain – soit 435 élus à la Chambre des représentants et 100 élus au Sénat. Chaque État a droit à deux sénateurs, ainsi qu’à un nombre de grands électeurs à la Chambre des représentants, déterminé par sa population. Ainsi, la Californie et le Texas ont respectivement 55 et 38 grands électeurs, tandis que le Montana, l’Alaska ou le Vermont n’en ont que 3. Pour être élu, un candidat doit remporter la majorité absolue des voix, soit celles d’au moins 270 grands électeurs.

Vote populaire et vote du Collège électoral

Seul le vote du collège électoral compte pour désigner le nouveau président des États-Unis, quand bien même le vote populaire – soit la somme totale des votes de chaque citoyen américain – donne raison à l’autre candidat. Pourquoi? Parce que dans la plupart des États américains, le candidat remporte tous les grands électeurs lorsqu’il gagne le vote populaire, peu importe que l’écart de voix avec son adversaire soit infime.

Dans le Nebraska et dans le Maine, les choses sont un peu différentes: le candidat remportant le vote populaire dans l’ensemble de l’État gagne deux grands électeurs, et remporte un autre grand électeur dans chacune des circonscriptions de la Chambre des représentants où il est en tête (deux pour le Maine et trois pour le Nebraska). Ainsi, ces deux États peuvent être «partagés» proportionnellement entre Démocrates et Républicains.

Les États-clés

Ces swing states, comme on les appelle, sont les États indécis qui sont susceptibles de balancer autant du côté démocrate que du côté républicain, en jouant un rôle primordial dans le résultat de l’élection. Les candidats à la présidentielle ont donc tendance à mener une campagne de front dans ces États-clés, qui changent selon les élections. En 2020? La Floride, le Texas, la Pennsylvanie, l’Arizona, la Caroline du Nord, l’Ohio, l’Iowa, le Winsconsin, le Michigan et la Géorgie risquent de déterminer qui sera le prochain président des États-Unis!

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