Le compost, ça pue!

Faux. Bien géré, un composteur domestique ne devrait pas dégager d’odeurs nauséabondes. Les effluves désagréables rappelant les œufs pourris sont souvent causés par un manque d’aération ou une trop grande humidité. La solution? Offrir aux micro-organismes un environnement bien équilibré en matières sèches (feuilles, coquilles d’œufs concassées) et humides (herbe fraîchement coupée, restes de fruits et légumes, marc de café). Si on a la chance d’habiter une municipalité qui organise la collecte des matières organiques, on peut saupoudrer un peu de bicarbonate de soude au fond de notre bac et s’assurer de l’entreposer à l’ombre.

Les sacs de plastique biodégradables vont au compost

Faux. Il faut d’abord savoir que le terme biodégradable n’est pas un synonyme de compostable, avertit Recyc-Québec. D’ailleurs, plusieurs sites de traitement des matières organiques n’acceptent pas les sacs de plastique, et ce, même s’ils sont compostables. Ces sacs peuvent même contaminer le compost! Ainsi, « dans une optique de réduction à la source, la collecte des matières organiques en vrac, sans sac, est à privilégier », explique l’organisme sur son site web. On peut toutefois disposer de nos résidus de table et de jardin dans un sac en papier (une matière facilement compostable) si on préfère.

On ne devrait pas mettre de résidus de viande dans le bac de compost

Faux, du moins dans le contexte où l’on a accès à la collecte des matières organiques de sa municipalité. Explication : la viande et le poisson ne se décomposent qu’à des températures très élevées qu’on peut difficilement atteindre dans un composteur domestique.

Les agrumes sont trop acides pour le compost

Faux. On ne sait pas trop d’où vient cette rumeur, mais elle a la vie dure. Chose certaine, les oranges, les citrons et les clémentines se compostent très bien et ne sont pas plus acides que les tomates ou les ananas, par exemple! On s’assure de respecter le ratio matières sèches/humides et le tour est joué.

Une fois que notre bac est rempli de mouches et d’asticots, il n’y a plus rien à faire

Faux. Les vers blancs sont dégoûtants, c’est vrai. On peut toutefois empêcher leur prolifération en nettoyant régulièrement notre bac à compost avec de l’eau et du savon, voire à l’aide d’une solution d’eau et de vinaigre. L’été, une autre solution des plus efficaces s’offre à nous : congeler (ou conserver au frigo) les aliments — surtout les résidus de viande et de poisson — qu’on souhaite composter jusqu’au jour de la collecte.

On devrait éviter de mettre des mauvaises herbes dans le compost

Faux. Dans les bacs de compost municipaux, en général, pas de problème. Cela dit, mieux vaut jouer de prudence dans notre composteur domestique et éviter d’y jeter les mauvaises herbes en graine ou en fin de floraison si on ne veut pas les voir germer dans notre jardin l’année suivante. Dans le doute, on se munit d’un thermomètre à compost et on s’assure que la température atteint 63 °C. « Après une semaine à 55 °C, la plupart des semences seront mortes, mais il faut un mois à 63 °C pour tuer les plus résistantes, explique à ce sujet Larry Hodgson, alias le Jardinier paresseux, dans son blogue. Curieusement, la plupart des mauvaises herbes courantes sont en fait faciles à tuer et meurent à des températures relativement basses. C’est notamment le cas du pissenlit. »

On ne peut composter les boîtes à pizza et autres emballages du genre

Faux. Au contraire, c’est l’endroit tout désigné pour disposer du carton souillé. Les boîtes graisseuses du poulet rôti d’hier? Dans le compost! Et les boîtes d’œufs aussi! On peut même composter nos essuie-tout si on en utilise. Toutefois, les cartons plastifiés, eux, ne peuvent être déposés dans notre bac ou notre composteur. 

Toxiques, les feuilles de rhubarbe ne se compostent pas

Faux. Si les feuilles de rhubarbe sont effectivement toxiques en raison de l’acide oxalique qu’elles contiennent si on les consomme en grande quantité, il n’y a aucun problème à en disposer dans notre compost. Elles se décomposeront, comme tout le reste.