Il se dit un brin superstitieux, mais surtout très attentif aux signes du destin. À l’image, en somme, du héros candide qu’il interprète dans Henri Henri, le premier long métrage de Martin Talbot (Les Parent), attendu sur nos écrans le 7 novembre. «Il y a une grande part de moi dans Henri. Quand j’ai lu le scénario, je me suis senti immédiatement interpellé par lui», me confie d’entrée de jeu Victor Andrés Trelles Turgeon dans un café du Plateau-Mont-Royal, alors que sa tisane infuse encore.

Ce personnage, Henri, est un garçon sans famille. Il a grandi à l’abri du monde, dans un couvent, où il a trouvé sa vocation: mettre de la lumière dans la vie des gens, une ampoule à la fois. À l’aube de la vie adulte, il est brutalement parachuté dans la société, sans repères ni boussole. Son destin le conduit vers un lampiste qui l’embauche comme apprenti. S’amorce alors pour lui une odyssée initiatique semée d’embûches. «Ce film est une fable lumineuse sur l’espoir. Mon personnage doit trouver l’équilibre entre un espoir débordant, qui l’expose à toutes sortes d’abus, et un espoir lucide, réaliste», explique l’acteur.

Vu dans les films Mesnak, Le torrent et Pour l’amour de Dieu, ce fils d’immigrants péruviens, qui a grandi à Montréal et à Toronto, a fait des personnages de marginaux sa spécialité. «J’essaie d’élucider mon bien-être et mon mal-être identitaires à travers ces rôles. Et c’est peut-être pour cette raison qu’en audition, pour jouer les outsiders, c’est moi qu’on choisit.» Comme disait Paul Éluard: «Il n’y a pas de hasard. Il n’y a que des rendez-vous.»  

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