Sophie, d’où vient l’histoire de Souterrain?

Quand j’étais à l’université en cinéma, je suis allée en Abitibi pour rendre visite à mon père. Il m’a traînée avec lui durant un quart de travail à la mine. En descendant sous terre, j’ai réalisé qu’il fallait absolument que je fasse un film sur les mines. On connaît si peu les rouages et le langage de ce métier. Lorsqu’un mineur parle de son métier, il a toujours des étoiles dans les yeux.

As-tu connu des difficultés techniques pendant le tournage sous terre?

Absolument, car nous sommes allés tourner dans des mines actives. On était vraiment de trop! (Rires) Tous les jours, des obstacles inimaginables nous freinaient. Nous avons tourné dans des zones inondées. Pire: toutes les 12 heures, il y avait un blast, c’est-à-dire qu’on faisait exploser de la roche pour aller creuser plus loin. Il était donc impossible pour nous de dépasser d’une minute les horaires de tournage, sinon BOUM! Par contre, le fait de travailler en côtoyant de vrais mineurs, nous a permis de crédibiliser le film: je leur demandais sans cesse d’approuver nos scènes et notre façon de faire.

Est-ce que les mines sont cinématographiques?

Oui, elles sont magnifiques! La texture de la roche est vraiment intéressante. Tout est détrempé, il y a de l’eau partout, ce qui crée des reflets inouïs lorsque la lumière entre en contact avec la roche et les parois. Ça devient magique. La machinerie aussi est impressionnante, elle relève presque de la science-fiction. Et si on ajoute une équipe d’acteurs dans leurs costumes de mineurs, ça donne des images qu’on a rarement vues dans notre cinéma.