Depuis son baptême devant la caméra, dans La vraie nature de Bernadette en 1972, jusqu’à son rôle d’entraîneuse dans Sarah préfère la course, elle est apparue dans plus de 25 films. Elle a aussi réalisé neuf longs métrages, dont Sonatine (récompensé d’un Lion d’argent à la Mostra de Venise en1984), Suzie et Pour l’amour de Dieu. Un précieux héritage cinématographique qu’elle ne cesse d’enrichir (elle tourne actuellement Autrui). Entretien avec celle qui recevra le prix Hommage à la Soirée des Jutra le 23 mars prochain, à ICI Radio-Canada.

En 40 ans, qu’est-ce qui a le plus changé dans votre travail de comédienne? Devenir réalisatrice a fait de moi une meilleure actrice. J’ai appris à laisser aller, alors qu’auparavant j’étais assez contrôlante. Je ne faisais pas confiance au réalisateur.

Vous avez porté à l’écran des femmes qui sortent du moule. Est-ce là ce que vous souhaitez qu’on retienne de vos films? Mon cinéma est féminin, puisqu’on fait d’abord les films avec notre sensibilité. J’ai aussi créé des personnages masculins que j’ai abordés avec un regard de femme. J’aimerais surtout qu’on retienne la critique que je fais de la société. Je ne dirais pas que mon cinéma est militant, mais il est engagé socialement.

Comment jugez-vous le cinéma québécois actuel? On a un cinéma remarquable pour un pays et un marché si petits. Il y a énormément de talents ici – pour notre plus grand malheur, puisqu’on manque de sous. Souhaitons que les gouvernements contribuent à maintenir cette vitalité, que plusieurs nations nous envient.

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