C’est la seconde fois que tu joues le rôle de Léontine dans Monsieur chasse!. Dix-sept ans plus tard, qu’est-ce qui a changé?

J’ai demandé à Denise Filiatrault si j’allais encore être capable de faire la même performance qu’à l’époque. Elle a dit qu’au pire on allait s’adapter! Il faut savoir que, jouer Feydeau, c’est très actif et verbomoteur. On court, on se cache; on ne peut surtout pas être au ralenti!

Si on est plus ou moins friand d’histoires de portes qui claquent et d’amants dans le placard, on va voir Monsieur chasse! pour…?

Pour voir la mise en scène de Denise, qui y recrée la bourgeoisie parisienne de la Belle Époque. Pour nous, comédiens, c’est un vrai exercice de style: ça demande une certaine posture, une présence particulière.

Tu as joué récemment dans Tout ce qui n’est pas sec, une pièce très contemporaine, de Simon Lacroix. Entre ça et un Feydeau de 1892, quelle est la différence la plus frappante?

Ce qui frappe chez Simon Lacroix, c’est sa créativité, son univers singulier, son questionnement fondamental de l’âme humaine. Ses oeuvres ont un deuxième degré très subtil. Chaque spectateur y voit ce qu’il veut bien voir. Tandis que, chez Feydeau, tout est léger; c’est de la comédie pure.

J’aurais aimé être différent des autres et ne pas te poser de question à propos de ta fille (la comédienne Laurence Leboeuf), mais tant pis: quel conseil lui donnes-tu pour sa carrière, qu’elle n’est plus capable d’entendre?

Oh, il n’y en a pas! Bon, OK… Souvent, elle doit se déplacer pour des événements; elle est fatiguée, et elle prend sa voiture. Je lui dis qu’elle devrait se trouver un chauffeur, mais elle préfère conduire. Par contre, ce n’est pas un conseil d’actrice: c’est un conseil de mère!

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Avec quoi perds-tu le plus facilement ton temps?

Les sudokus. Ça me fascine. C’est une perte de temps, mais je me dis que ça me fait travailler le cerveau. Enfin, j’imagine.

Quelle est la première chose qui te vient en tête quand tu te fais offrir un rôle? Est-ce que tu te demandes pourquoi on a pensé à toi?

Quand on m’a approchée pour jouer le rôle d’une religieuse dans le film La passion d’Augustine, j’ai surtout été étonnée. Ce n’était pas quelque chose que j’avais déjà fait. J’y interprète une femme rigide et réfractaire au changement, alors qu’on m’associe surtout à la comédie.

Quand on t’aborde dans la rue, est-ce qu’on te parle parfois d’autre chose que de «steak, blé d’Inde, patates»?

Ces temps-ci, on me parle beaucoup, justement, du film La passion d’Augustine. Ça a touché énormément de gens. Ça aide à me dissocier de mon personnage dans La petite vie… personnage qui porte d’ailleurs le même nom que ma mère. Thérèse Paré? Oh, mon Dieu! (Maman, Diane Lavallée te salue.)

Dans la série télé Mon ex à moi, tu joues le rôle d’une secrétaire française. Serais-tu capable de travailler dans un bureau? Et d’être française?

Être secrétaire, je ne serais jamais capable. Faire du neuf à cinq, j’aurais bien de la misère. J’aurais plus de facilité à être française… J’ai longtemps rêvé d’aller passer des auditions à Paris. Mais ça n’a jamais adonné.

Quelle est l’erreur que tu essaies de ne plus faire?

M’exprimer sans trop réfléchir. Ma franchise candide blesse parfois les gens. Si je n’aime pas la couleur de ta sacoche, je vais te le dire spontanément.

Heureusement, je n’ai pas de sacoche…
Effectivement.  

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