Candyman 

Désormais un classique du cinéma d’horreur, Candyman première mouture était étonnamment politique et sociologique, en plus d’être véritablement terrifiant. On retrouve ces différents niveaux de compréhension dans cette relecture trente ans plus tard. Le récit se déroule dans l’exact même quartier de Chicago et, sans nécessairement cette fois glacer le sang, il va au bout de sa logique et de ses revendications politiques. Cela donne un film à visionner en gardant bien en tête les enjeux liés au racisme systémique, au mouvement #BlackLivesMatter et aux injustices sociales en tout genre. Le tout en demeurant une réussite sur le plan formel et narratif et en atteignant sa cible de nous divertir: chapeau !

Dès le vendredi 10 juin.

The Last Duel

Cet opus tardif, et même crépusculaire, pour Ridley Scott met en scène deux hommes qui s’affronteront pour réparer (à leurs yeux) le tort subi par une femme ayant été violée. Pas loin d’être un chef d’œuvre, ou peut-être l’est-ce justement, The Last Duel nous permet de retrouver le redoutable conteur et réalisateur foncièrement féministe qui nous a donné Thelma et Louise. Tout est un succès dans ce film: la forme du récit, sa division en trois parties selon le point de vue subjectif de chacun des protagonistes, les décors et la reconstitution d’époque ainsi que, bien sûr le jeu des acteurs. Tout ça, c’est de la haute voltige. On ne pourrait davantage vous conseiller le visionnement de cette «incarnation médiévale de #meToo» basée sur un fait historique ayant réellement eu lieu en France sous le règne de Charles VI.

Dès le vendredi 17 juin.

The French Dispatch 

Les films de Wes Anderson s’adressent à des palais avertis ; il faut avoir envie de dévorer avec les yeux plutôt que de goûter au sens profond des choses. Une fois cela établi et tout risque de malentendu dissipé alors on peut apprécier à plein régime l’esthétisme de son œuvre. Cela vaut tout particulièrement pour ce film-ci, sorte de lettre d’amour adressée tant aux journalistes qu’à une vieille France révolue sauce XXe siècle. Si les principaux intéressés (certains critiques de cinéma français) ont été ulcérés par cette capsule temporelle surannée aux accents parfois, il faut bien le dire, de cliché, ce film choral à sketches reste à voir, ne serait-ce que pour le détail formel. Tant les tableaux en noir et blanc que ceux polychromes attestent du talent d’Anderson pour la symétrie et témoignent d’une créativité d’horloger, d’un sens de la  fantaisie et de la poésie éclosant dans l’ordre du monde.

Dès le samedi 18 juin.

MIXMANIA : 20 ans plus tard

Quoi, ça fait déjà 20 ans ? Eh oui, le temps file, et cette émission culte pour les milléniaux a enfin droit à une célébration en bonne et due forme grâce à ce documentaire d’une heure animé et réalisé par Bianca Gervais, digne représentante de ce qu’on pourrait appeler LA génération Mixmania. On pourra y découvrir à la fois les témoignages d’anciens participant.e.s et aussi une foule d’images d’archives, dont certaines nous feront probablement un peu saigner des yeux, mais dans la joie et l’allégresse!

Dès le mercredi 22 juin.

Drive my car 

Que dire de plus à propos de cette magnifique offrande japonaise dont tout le monde a dit du bien, dans une unanimité critique rare, et qui nous arrive auréolé de l’Oscar du meilleur film étranger? Si les histoires de deuil – ici celle d’un acteur et metteur en scène de théâtre devant faire face au décès inattendu de sa femme -, et les roadtrips peuvent rapidement sombrer dans la facilité, le «fromage» et les clichés, ce n’est évidemment pas le cas ici. Il faut dire que le film se base sur une nouvelle de l’auteur acclamé Haruki Murakami… Pour toutes ces raisons et parce que les films qui faisant chérir la vie tout en incarnant une telle réussite formelle sont rarissimes, pas question de se priver de visionner celui-ci !

Dès le jeudi 23 juin.

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