Nous sommes en 1979. Kramer vs. Kramer oppose une mère (Meryl Streep) et un père (Dustin Hoffman) dans un combat épique pour la garde de leur enfant. Ce drame familial réalisé par Robert Benton est le premier film de l’histoire américaine à aborder de front la question du divorce. Il a l’effet d’une bombe qui pulvérise ce tabou dans la culture populaire. Depuis, la fin du couple a été examinée sous toutes les coutures (Shoot the Moon, d’Alan Parker; The Warof the Roses, de Danny DeVito; ou encore, plus récemment, The Squid and the Whale, de Noah Baumbach) jusqu’à devenir un ressort de récit commode, complètement banalisé: «Un homme quitte son épouse pour…», «Une épouse malheureuse tombe dans les bras de…» Si bien qu’on avait oublié combien cet évènement pouvait être douloureux, intense, déchirant.

Arrive sur nos écrans Le Passé (photo), du cinéaste Asghar Farhadi (Une séparation). Une oeuvre complexe, tout en nuances, sur une procédure de divorce à l’amiable entre un Iranien (Ali Mosaffa) et une Française (Bérénice Bejo, prix d’interprétation à Cannes). Mais les retrouvailles forcées du couple, quatre ans après la rupture, a des impacts. Sur les enfants, sur elle, sur lui, même sur le nouvel amoureux (Tahar Rahim) de madame. Plus de 30 ans après Kramer vs. Kramer, le divorce ne marque plus la fin d’un cycle pour ceux qui se sont séparés, mais le début d’un autre. Le passé, c’est donc aussi… l’avenir. (Sortie en salle prévue le 31 janvier)

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