On l’a vu inquiétant ou tourmenté, retors ou droit, dandy ou timoré, beau ou moche, parfois tout ça dans le même film. Romain Duris, le nez au vent à 40 ans (qu’il aura le 28 mai), a déjà tracé derrière lui une ligne de vie fascinante, en slalom entre le cinéma d’auteur (De battre mon coeur s’est arrêté, Persécution) et le cinéma grand public (Molière, L’arnacoeur).

L’auberge espagnole, qui a fait naître son étoile dans le ciel en 2002, tient de l’un et de l’autre. Ce film tient aussi du miracle. Romain Duris, ancien étudiant des Beaux-Arts, roulait sa bosse depuis déjà plusieurs années dans le cinéma, sans trop y croire. La comédie de Cédric Klapisch l’a convaincu de sa vocation d’acteur. En même temps, le grand public est tombé amoureux fou de lui et de son personnage, Xavier, étudiant indécis qui, en exil à Barcelone, connaît diverses aventures auprès de ses six colocs issus des quatre coins de l’Europe. Trois ans plus tard, une suite, Les poupées russes, réunissait la bande, rendue à l’heure des choix de vie.

Jamais deux sans trois: Duris reprend son rôle pour les besoins de Casse-tête chinois, en salle ce mois-ci. Xavier est désormais un écrivain reconnu. Les potes sont sortis de l’auberge, mais les filles y sont restées: Wendy (Kelly Reilly), devenue son épouse et la mère de ses deux enfants; Isabelle (Cécile de France), sa confidente; enfin, Martine (Audrey Tautou), son ex-petite amie, qui revient dans le décor de ce nouvel épisode, campé dans le Chinatown new-yorkais.

«Généreux», «enthousiaste», «extraordinaire»: voilà les mots qui viennent à l’esprit d’Audrey Tautou lorsqu’on lui demande, en entrevue à Paris, de décrire Romain Duris. «Nous nous ressemblons dans le travail. Nous éprouvons toujours le même plaisir à jouer, à chercher, à trouver des idées, à proposer, à composer.» Et la partie de plaisir se poursuit sur nos écrans le 25 avril.

 

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