Familles d’hier et d’aujourd’hui

Maggie (Greta Gerwig) a eu l’enfant qu’elle désirait. Mais elle veut se débarrasser du père (Ethan Hawke), son petit ami, un écrivain angoissé et égocentrique. Usant de ruse, elle tente de le renvoyer dans les bras de son ex-épouse (Julianne Moore), une universitaire dominatrice plus ou moins disposée à le reprendre. Ce sont là les grandes lignes de Maggie’s Plan (à l’affiche le 3 juin), une comédie savoureuse de Rebecca Miller (The Ballad of Jack and Rose), qui s’inscrit dans la continuité des films de Noah Baumbach (Frances Ha) et de ceux de Woody Allen à l’époque de Manhattan. Dans cette intrigue sentimentale, la cinéaste aborde le sujet des familles recomposées, un nouveau modèle de cellule familiale qui a, au cours des 30 dernières années, transformé les sociétés occidentales.

 


À un continent de là, Jean-Paul Rappeneau évoque un tout autre modèle de famille plus traditionnel. En effet, dans le pétillant Belles familles (en salle le 31 mai), le vétéran de 84 ans (à qui on doit l’inoubliable Cyrano de Bergerac, avec Gérard Depardieu) met en scène un fils de bonne famille provinciale (Mathieu Amalric) qui suspend un important voyage d’affaires pour régler une transaction immobilière dans laquelle s’opposent sa mère rancunière (Nicole Garcia) et la fille de la maîtresse de son défunt père (Marine Vacth). C’est toute une image de la France que Rappeneau encapsule dans ce très joli film – écrit avec son fils – qui nous donne envie d’un verre de vin.

 

Grand écart

Impossible de concevoir deux films plus opposés que X-Men: Apocalypse et Demain, qui prendront l’affiche le 27 mai. Le premier, réalisé par Bryan Singer (Superman Returns), est une fantaisie de science-fiction au budget pharaonique qui raconte la genèse du personnage de Charles Xavier (James McAvoy), leader des mutants pacificateurs de la célèbre série de Marvel.

 

Le second est un modeste documentaire, coréalisé par Cyril Dion et la comédienne Mélanie Laurent (Inglourious Basterds), qui nous fait parcourir le monde à la rencontre d’individus en quête de solutions de rechange pour lutter contre le réchauffement climatique. Deux films aux antipodes, en somme, à ce détail près: de façon bien différente, tous deux nous font rêver d’un monde meilleur.

 

Miroir, miroir

Cinq ans après le très abouti Alice in Wonderland, Tim Burton a produit sa suite, Alice Through the Looking Glass, et en a confié la réalisation à un autre fou dans son genre, James Babin, coconcepteur des hilarants personnages de Borat et Brüno. Pas étonnant, dans les circonstances, que Sacha Baron Cohen soit de la distribution de ce film fantaisiste racontant le voyage de la jeune héroïne de Lewis Carroll (Mia Wasikowska) dans un monde parallèle dont la configuration évoque un jeu d’échecs. Helena Bonham Carter (Reine rouge), Anne Hathaway (Reine blanche) et Johnny Depp (le Chapelier fou) sont encore une fois de la partie, pour notre plus grand bonheur!