Tu es une des «Bonnes étoiles de Leucan» pour la région de Montréal. En quoi est-ce que ça consiste exactement?

Dans le cadre du « Défi têtes rasées », Leucan a choisi plusieurs ambassadeurs par région, qui seront présents sur les sites de rasage et aux événements provinciaux, et qui s’adresseront aux médias pour mieux sensibiliser les gens à la cause. C’est un peu comme être une bonne étoile qui brille dans le ciel pour aider les gens atteints du cancer et leur famille.

Qu’est-ce qui t’a amenée à vouloir relever le défi tête rasée?

Quand j’étais plus jeune, ma cousine a eu un cancer et a perdu ses cheveux suite à ses traitements de chimiothérapie. Je me rappelle le choc que ça m’avait fait de la voir traverser toutes ces épreuves… J’ai donc toujours voulu me raser la tête, car c’est un beau geste de compassion en plus d’être un défi personnel.

Qu’est-ce qui t’empêchait de le faire plus tôt?

Quand j’ai commencé à faire de la télévision, les gens autour de moi me disaient qu’il valait mieux ne pas changer mes cheveux. D’ailleurs, pendant une grande partie de mon mandat à Salut, Bonjour!, j’ai gardé la même coupe de cheveux. Mais au bout d’un moment, je me suis rendu compte que c’était un peu nono d’«être des cheveux» avant d’être une personne à part entière.

Tout à fait! D’ailleurs, depuis un an, tu oses beaucoup plus capillairement parlant. Est-ce que c’était plus difficile au début?

Oui, la première fois que j’ai coupé mes cheveux un peu plus courts, c’était déstabilisant. Pour être honnête, longtemps, je ne me suis pas trouvée jolie et mes cheveux me servaient de cachette. Je me disais qu’au moins, si mon visage n’était pas beau, les gens allaient me remarquer grâce à mes longs cheveux blonds et à ma frange. Et le pire, c’est que ça fonctionnait! Par contre, les gens ne s’intéressaient pas à ma personnalité, mais seulement au paravent que créait ma coiffure. Depuis ce constat, j’essaie de transformer la relation que j’entretiens avec mes tifs en m’amusant… et en osant les raser!

Et pourquoi le faire maintenant?

Il y a un tas de raisons. D’abord, ma sœur a appris qu’elle avait un cancer de la glande thyroïde et ce fut un gros bouleversement pour ma famille. Je ne peux pas m’imaginer l’impact que le cancer a quand c’est un enfant qui reçoit le diagnostic.

Dans mon agenda, je n’avais pas de projets qui m’obligeaient à être « raccord » (c’est-à-dire avoir une apparence cohérente tout le long d’un tournage où les scènes sont enregistrées dans le désordre). J’ai alors décidé de tâter le terrain auprès des producteurs de VRAK attak en leur demandant ce qu’ils pensaient de mon projet. D’emblée, ils m’ont dit qu’ils me supporteraient. C’était super encourageant!

Depuis quelque temps, je réfléchis aussi beaucoup à notre rapport au corps et à la beauté. Ce n’est pas simple, surtout dans le domaine de la télé. J’ai l’impression qu’en tant que fille, notre crinière dicte nos choix parce que la société associe souvent de beaux et longs cheveux à la féminité… alors que c’est complètement dépassé! J’avais envie de poser ce geste-là pour montrer aux autres que ce ne sont pas nos cheveux qui définissent la personne que l’on est.

Penses-tu que ton geste va inspirer des jeunes à relever le défi aussi?

Je l’espère! En fait, certains d’entre eux m’ont déjà écrit pour me dire que mon initiative les avait incités à s’inscrire.

As-tu des appréhensions?

Je mentirais si je te disais non. J’ai vraiment mille fois plus confiance en moi qu’avant, mais c’est sûr que j’ai des petites insécurités qui ressortent. Pour me calmer, j’ai triché un peu en rasant déjà le dessous de ma tête. Je voulais sentir et voir mon crâne, histoire de me sentir mentalement prête. Maintenant, ma plus grande crainte, c’est de trouver le temps long quand mes cheveux vont recommencer à pousser!

Est-ce que tu as des inspirations beauté avec la tête rasée?

Oui, j’ai commencé à suivre plein de filles aux cheveux rasés sur Instagram et je fais des captures d’écran quotidiennement! Elles m’inspirent beaucoup, surtout pour des idées de maquillages, car j’imagine que je devrai changer un peu ma routine beauté. Je me promets de m’amuser avec une bouche super punchée ou de bien agencer des eye-liner colorés avec des lèvres neutres. Côté teint, j’adore le strobing pour un effet bonne mine instantané. Et je pense peut-être me faire tatouer sur la nuque…

PLUS: Maquillage: des personnalités d’ici nous inspirent sur Instagram!

As-tu d’autres inspirations, en matière de beauté?

J’ai la chance de travailler avec la maquilleuse Jennifer Dionne sur le plateau de VRAK attak et je dois dire qu’elle ose beaucoup plus que moi, côté maquillage! C’est une personne super artistique et elle me pousse à sortir de ma zone de confort. Grâce à elle, je vois à quel point un maquillage peut changer la morphologie et rehausser un look.

Sinon, je suis énormément de maquilleurs sur les réseaux sociaux, comme Jean-François Casselman-Dupont (@jeanfrancoiscd), Sophie Parrot (@misslala44), Maïna Militza (@mainamilitza) et Julie Cusson (@juliecussonmakeupartist). Il y a tellement de talent au Québec!

Quelle est ta routine beauté jour/soir?

Une routine beauté, pour moi, ça ne passe pas juste par les soins et le maquillage, mais aussi par le bien-être. Je commence donc ma journée en buvant de l’eau chaude et en m’étirant. Côté soins, j’aime beaucoup essayer de nouveaux produits, mais mon rituel de base reste pas mal simple. Je me lave le visage avec un nettoyant ultra doux, avant d’appliquser une lotion tonique à l’hamamélis et à la rose ou du vinaigre de cidre. Ensuite, j’utilise un sérum à la vitamine C et j’hydrate ma peau. En ce moment, j’utilise beaucoup les produits québécois à base d’huile d’argan, de Zorah! Je termine avec une BB crème et un maquillage léger, quand je ne suis pas en tournage.

Ma routine de soir ressemble beaucoup à celle du matin, mais je commence en me démaquillant en profondeur avec de l’huile de noix de coco. Depuis quelque temps, j’utilise aussi l’exfoliant ultra doux Alpha Beta, du D

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Dennis Gross.

Tu as toujours eu un super beau look, mais depuis environ un an, on dirait que tu oses encore plus, que ce soit en mode ou en beauté. Qu’est-ce qui te motive à sortir des sentiers battus?

J’ai toujours été un peu excentrique. Toute jeune, j’allais déjà dans les sous-sols d’églises et je faisais des agencements funky, comme superposer une salopette courte sur des jeans. Pour moi, la mode a toujours été une façon de m’exprimer!

Par contre, quand j’ai commencé à faire de la télé, j’ai eu l’impression que je devais rentrer dans un moule. Je me rappelle qu’à mes débuts à Salut, Bonjour!, j’avais osé porter des chaussures à talons hauts avec de petites chaussettes blanches et j’avais reçu tellement de messages haineux! Les gens étaient littéralement fâchés de mon choix vestimentaire. Suite à cet épisode, j’ai décidé de m’assagir un peu quand j’étais en ondes, mais de continuer à m’éclater avec mon look la fin de semaine. Au bout d’un certain temps, j’ai voulu donner aux gens plus que ce qu’ils attendaient de moi. Il faut parfois oser pour faire avancer la mode et je tente de me détacher de plus en plus de l’opinion des autres.

Parlant de l’opinion des gens, comment fais-tu pour te détacher des commentaires négatifs publiés sur les réseaux sociaux?

Ç’a vraiment été un apprentissage pour moi. Je reçois encore ces commentaires haineux et ils viennent encore me chercher, mais je me dis que les gens qui prennent le temps de m’écrire des méchancetés doivent juste être profondément malheureux. J’ai aussi pris la décision de désactiver les notifications sur mon téléphone, donc c’est maintenant moi qui choisis le moment où je vais les lire.

Reste qu’il y a de la sensibilisation à faire auprès des gens sur l’impact de leurs messages hostiles!

Finalement, quel est ton réseau social préféré?

Instagram! C’est mon premier réflexe dès que je veux publier quelque chose. Et j’apprends tranquillement à apprivoiser Snapchat.

 

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