Un peu plus, et on se serait cru dans un film d’espionnage. Dès son atterrissage à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, en septembre dernier, ses grandes lunettes noires sur le nez et sa petite chatte blanche au bras, Taylor Swift s’est engouffrée dans une fourgonnette noire pilotée par un de ses nombreux gardes du corps. Direction? L’hôtel Ritz-Carlton où, dans une salle placée sous haute surveillance, des journalistes comme moi l’attendaient pour un tête-à-tête. Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir l’ampleur des mesures de sécurité déployées par l’entourage de Miss Swift pour nous tenir au secret!

Des exemples? Nous avons eu droit à la lecture d’une loooongue liste de conditions: interdiction formelle de prendre des photos professionnelles de la star, d’être accompagné d’un enfant (!) ou d’un stagiaire lors de notre rencontre avec elle, ou encore de lui poser des questions sur sa vie privée, sous peine d’être prestement rappelé à l’ordre. Oser demander un autographe ou dépasser le nombre de minutes allouées pour notre entretien avec Miss Swift? Impensable! En revanche, la prise d’une seule photo informelle avec la chanteuse était permise, à condition qu’elle fût effectuée par son attachée de presse. Oubliez les selfies, merci. On nous a aussi appris que la moindre allusion publique à notre rencontre avec la nouvelle princesse de la pop était strictement interdite – on pourrait même surveiller nos comptes Facebook et Twitter histoire d’éviter toute fuite. Et malheur à qui parlerait de l’album avant la levée de l’embargo! On nous a d’ailleurs fait signer une décharge qui nous a enlevé toute envie de rigoler. Pour couronner le tout, on nous a proposé d’écouter tous ensemble, et dans le silence le plus complet, trois extraits du disque à partir d’écouteurs branchés à même le iPhone officiel de l’équipe de promotion…

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Ce n’est qu’après une bonne demi-heure de ce cirque qu’on m’a finalement appelée dans la pièce voisine. Deux fauteuils, des fleurs, une grande affiche promotionnelle de l’album 1989… Au bout de quelques minutes, Taylor Swift est enfin apparue. Souriante, élégante et détendue, elle a réussi à me faire oublier illico l’univers un peu parano qui l’entoure et la précède. Une vraie star, quoi!

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