«TROP SOUVENT, quand une femme anime un gala, on lui trouve un coanimateur; mais moi, j’ai tout de suite dit à l’équipe de Juste pour rire que je n’avais pas besoin d’un gardien sur scène! (Rires) Je n’aurais participé à aucun gala si ce n’était pas moi qui l’animais!» C’est le genre de réponse-cadeau-avec-pas-de- filtre que Rosalie m’offre, deux minutes après le début de notre conversation, tout en mangeant un bol de pâtes. («C’est parce que j’ai mal planifié mon horaire», avoue-t-elle, pour s’excuser.) Et on aime tout de cette fille: sa drive, sa détermination et son authenticité désarmante.

Ce sera sans paillettes, sans claquettes et sans autres clichés de numéros de variétés que Rosalie montera sur scène le 21 juillet prochain: l’humoriste veut prouver qu’elle peut exceller, sans artifice. «J’ai l’impression que je vais surprendre les gens, car il y en a beaucoup qui ne connaissent pas mon genre d’humour. “Petite blonde vulgaire avec une voix aiguë” (dit-elle en mimant des guillemets), c’est comme ça qu’on me perçoit. Pourtant, dans les deux dernières années, j’ai acquis beaucoup de maturité, et il y a plein de sujets importants et profonds que je souhaite aborder.»

Rosalie fait entre autres allusion à sa prise de parole pour appuyer une amie qui a dénoncé son agresseur dans la foulée des dénonciations qui ont frappé de plein fouet le milieu culturel à l’été 2020. Dans son spectacle, compte-t-elle revenir sur cette vague, qui a englouti certaines personnalités publiques?

«Ouep, et pas à peu près, me répond-elle le plus sérieusement du monde. Je viens d’ailleurs de recommencer l’écriture d’un numéro sur les agressions sexuelles. Je ne nommerai pas les gens qui ont eu des comportements répréhensibles, mais je trouve important de revenir sur les actions que j’ai posées à ce moment-là, afin que ce soit plus clair pour tout le monde. Je dois avouer que c’est vraiment difficile d’écrire un numéro grand public sur un sujet aussi polarisant.»

À ce propos, elle s’est inspirée «d’anciens galas plus vieux jeu», et elle a décidé de reprendre le concept, éculé, des différences hommes-femmes, en déboulonnant un à un les mythes qui étaient anciennement véhiculés. «Ce n’est plus pantoute vrai que les hommes ont juste deux émotions: être fâché contre le BBQ , pis être fâché contre la télécommande!», ironise-t-elle.

Autre thème qu’elle désire aborder: la maternité. «Dans la dernière année, j’ai essayé d’avoir un bébé, et ça n’a pas fonctionné… encore. Je veux dire à quel point c’est pénible de ne pas être capable de tomber enceinte, quand c’est ce que tu veux plus que tout! Mes deux amies et moi, on avait fait le pacte d’être enceintes en même temps, et là, elles le sont, mais pas moi. C’est tough

L’humour: catharsis salutaire pour cette situation sur laquelle elle n’a pas de contrôle? «Oui! Ce numéro sera touchant, mais il sera aussi très drôle, assure Rosalie, parce que ça fait un an que je ne pense qu’à ça! Dès qu’il m’arrive quelque chose de plate, je songe tout de suite à ce que je pourrais en retenir pour pouvoir en parler plus tard. Plusieurs des numéros que j’ai écrits dans le passé m’ont aidée à dédramatiser certains événements tristes… mais là, j’ai juste hâte de monter sur scène. J’ai toujours beaucoup travaillé sur mes numéros télé, mais là, ce sera à un autre niveau. Je vais aller TRÈS loin.»

Les Soirées Carte blanche, Rosalie Vaillancourt et ses invités, le 21 juillet à 18 h et à 21 h, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. hahaha.com

Lire aussi:
Rita Baga: Jean-François Guevremont au sommet de son art
Céline Dion : « Je ne pense pas tomber amoureuse à nouveau »
Ariana Grande : les premières photos de son mariage avec Dalton Gomez