Utiliser l’adjectif «drôle» pour décrire un humoriste est faire un pléonasme. Pourtant, s’il ne faut en choisir qu’un pour capturer l’essence de Virginie Fortin, c’est le premier qui vient en tête. Elle arrive au studio les cheveux en bataille, tout juste sortie du lit et, déjà, elle irradie d’une bonne humeur contagieuse. Sérieuse devant l’objectif, elle fait rire toute l’équipe aux éclats dès qu’elle ouvre la bouche. Et ce, avant même d’avoir terminé son premier café!

Avec un sens de l’humour et de la répartie aussi aiguisé, pas étonnant que depuis sa victoire au concours En route vers mon premier gala, en 2013, elle ait le vent dans les voiles. Comme humoriste, bien sûr, mais pas seulement. En plus de briller sur scène, elle se révèle une improvisatrice hors pair ainsi qu’une cinglante collaboratrice à la radio (dans Éric et les fantastiques, à Énergie) et à la télé (Code F, à VRAK). Ce printemps, on la découvrira pour la première fois en tant que comédienne aux côtés d’Évelyne Brochu dans la télésérie Trop, diffusée à ICI Radio- Canada Télé. Une comédie dramatique qui traite d’un sujet peu joyeux: la maladie mentale. «Mon personnage, Anaïs, arrive à Montréal et vient chambouler la vie d’un groupe de trentenaires alors qu’elle est diagnostiquée avec un trouble bipolaire. Je sais que je suis un peu obligée de dire ça, mais c’est vraiment une excellente série! (rires) La maladie mentale est un sujet sensible qui peut sembler lourd, mais c’est finement écrit. On ne tombe pas du tout dans le pathos. C’est drôle et touchant.»

Virginie Fortin

Virginie Fortin Photographe: Carl Lessard

Parlant de sujet sensible, Virginie s’est attaquée à un problème épineux en décembre dernier: le gala «au féminin» du prochain Festival Juste pour rire, qui devait être présenté cet été. «Confiner toutes les femmes humoristes dans un seul et même gala, c’est prétendre qu’il existe un humour “de filles“ et un humour “de gars“. Ma sortie contre l’événement visait principalement à défaire l’idée établie qu’il n’existe qu’un type d’humour féminin.» Coup de théâtre! Non seulement ce gala controversé a été annulé, mais il a été remplacé par un gala mixte tout en sketchs… coanimé par nulle autre que Virginie Fortin! «Finalement, on m’a très bien écoutée! (rires) Je coanimerai le gala avec Léane Labrèche-Dor et Antoine Vézina, des “sketcheux“ eux aussi. Je trouve très cool qu’on m’offre cette opportunité, parce qu’on aurait très bien pu me claquer la porte au nez après ce que j’ai dit.»

Malgré ses nombreux projets, l’humoriste trouve toujours le temps d’écrire des blagues. Ce printemps, on pourra la voir sur scène lors du Dr. Mobilo Aquafest et du Zoofest, à Montréal; elle y présentera du matériel tout neuf. Clou du spectacle? Elle le montera aussi (et en anglais!) pour le Festival Fringe, à Édimbourg, cet été. À quand son spectacle solo? On l’attend (avec impatience) pour 2018. «Je sais où je m’en vais, mais je ne suis pas trop pressée d’y arriver. Jusqu’à maintenant, mon manque de planification me sert plutôt bien! (rires) Je me sens de plus en plus fière de l’artiste que je suis! Quand je présenterai mon show, je serai la meilleure Virginie Fortin possible.»