Le moins qu’on puisse dire, c’est que la vie de Dua Lipa a changé du tout au tout ces dernières années. Après la sortie de son deuxième album complet, Future Nostalgia, en 2020, la chanteuse pop londonienne a été catapultée au rang de superstar. Sa grande entrée sur la mappemonde s’est faite au tout début de la pandémie de COVID-19, alors que le monde se refermait sur lui-même. En ces temps d’isolement, Dua est parvenue à rassembler des millions de fans — son album a joué des milliards de fois sur Spotify — et à faire rayonner ses ondes positives d’un bout à l’autre de la planète, dans un contexte qui était pourtant loin d’être jojo. «C’était l’album disco sur lequel les gens dansaient dans leur cuisine, dit-elle. Il est sorti en pleine pandémie. J’étais chez moi et je me disais: “Cool, tout le monde écoute ma musique”, mais je ne réalisais pas vraiment l’ampleur du phénomène.» C’est à Paris, dans le cadre d’une petite fête intime donnée pour le lancement de Libre Le Parfum — la réinterprétation de la fragrance originale, Libre, qui a marqué le début du rôle d’égérie de Dua pour Yves Saint Laurent — que nous avons rencontré la lauréate de trois Grammy.

Comme son prédécesseur, Libre Le Parfum mêle des notes chaleureuses de lavande et de fleur d’oranger, cette fois-ci galvanisées par un riche accord de safran épicé. Le résultat: intense, inattendu et audacieux — à l’image de l’artiste. «J’ai porté le parfum original pendant longtemps, raconte Dua. J’ai toujours été du genre à porter un seul parfum en toute occasion, mais Libre m’a amenée ailleurs. Il a un caractère unique et tient très longtemps. Même après avoir dansé toute la soirée, on sent encore super bon.»

C’est sans doute à l’odeur réconfortante de sa mère que Dua doit son envie d’avoir sa propre fragrance fétiche. «Ma mère sent comme ce que j’aime d’une fragrance: fraîche, un peu boisée et pas trop florale», avoue la star. Se parfumer, pour elle, est plus qu’un simple plaisir olfactif: le geste l’aide à se mettre dans la bonne «zone» pour se produire devant des salles pleines à craquer, soir après soir. «J’aime en vaporiser avant de monter sur scène. Un parfum, c’est comme une chanson: il nous rappelle un lieu, un moment ou une ambiance. Chaque fois qu’on le respire, ça nous ramène tout droit là.»

La collaboration entre Dua Lipa et Yves Saint Laurent allait de soi. Au-delà de son sens du style irréprochable, la chanteuse incarne parfaitement l’héritage de la marque, connue pour avoir été parmi les premières à brouiller les frontières entre le masculin et le féminin — tant dans le milieu de la mode que dans celui de la beauté. Dua non plus n’a jamais eu peur d’explorer ces deux facettes de sa personnalité. «J’ai dû cultiver davantage mon côté féminin, car au départ, c’était plus facile pour moi de puiser dans mon côté masculin.» Autrement dit, le fait de travailler dans un milieu à prédominance masculine lui a appris à ne pas se laisser marcher sur les pieds. «J’ai toujours eu l’impression que je devais me montrer forte et ferme pour me faire entendre, surtout en matière de composition. Beaucoup de producteurs sont des hommes, alors mon côté masculin me permet de m’imposer.»

Maintenant que l’étoile de 27 ans brille avec plus d’éclat, le regard de l’opinion publique est aussi davantage pointé sur elle. Mais même au firmament de la célébrité, Dua ne regrette aucunement d’avoir fait preuve d’honnêteté et de transparence dans ses chansons. «Très tôt dans ma carrière, j’ai décidé de faire fi de mes insécurités; de continuer à être moi-même et de raconter sans détour mes histoires personnelles. Pour pouvoir me montrer sous un jour aussi authentique, il a fallu que j’arrête d’avoir peur de ce que les gens pourraient penser. Je crois que le lâcher-prise a été un thème majeur dans ma vie cette année.» 

Dua Lipa en vrac

Sa collaboration de rêve…

«J’aimerais beaucoup, beaucoup, beaucoup travailler avec André 3000. Je suis une fan invétérée de son groupe, OutKast, et de lui en tant qu’artiste. Tiens, je vais envoyer ça dans l’univers!»

Sa façon de relaxer…

«Le yoga occupe une grande place dans ma vie. Ça m’aide à décrocher et à m’évader. Pendant une heure, je fais le vide dans mon esprit. J’aime aussi méditer avant de me coucher, pour me détendre après une longue journée.»

Ce qu’elle lit en ce moment…

«J’adore lire. Je suis en train de lire The Buried Giant, de Kazuo Ishiguro. J’ai lu quatre de ses romans, en commençant par Klara and the Sun et Never Let Me Go, qui sont excellents.»

Ses essentiels maquillage…

«Un recourbe-cils et un rouge à lèvres brun. L’autre jour, mes amies et moi, on jouait à “Qu’est-ce qu’il y a dans mon sac?”, et j’ai sorti du mien huit rouges à lèvres, tous de la même couleur. Je me suis dit: “Bon, ça doit être ce qu’on appelle un trait de personnalité!”»

Sa philosophie en matière de beauté…

«Ça m’a pris beaucoup d’essais et d’erreurs avant de trouver ce qui me convenait vraiment — ou pas! Quand je me maquille, j’aime expérimenter différentes couleurs. Je pense que tout le monde devrait en faire autant. Qu’il soit question de maquillage, de soins pour la peau ou de quoi que ce soit d’autre, tout n’est qu’expérimentation; alors, pourquoi ne pas s’amuser? La beauté est censée être un moyen de s’exprimer.» 

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