Qu’est-ce qu’il est séduisant! Le top modèle mâle qui cartonne est âgé de 30 ans, il mesure 6 pi 1 po, a un regard rieur et des abdos en forme de tablette de chocolat… C’est une partie de son anatomie que les clips publicitaires de D&G Parfums mettent très bien en valeur, et qui a laissé un souvenir ému aux spectatrices du film Sex and the City 2. Noah Mills rigole: «Les abdos découpés, c’est une question d’éclairage. Comme je suis plutôt maigre, les os accrochent la lumière et donnent l’impression que j’ai plus de muscles.» Pas du genre à se prendre au sérieux, le Noah! Autant dire qu’on est à mille lieues des Derek Zoolander, Hansel ou Fabio qui peuplent l’imaginaire collectif dès qu’on prononce les mots «mannequin» et «homme» dans la même phrase…

En coulisses avec le sex-symbol Noah Mills 

Hélas, Noah et moi ne sommes pas seuls durant l’entrevue. Autour de nous s’active l’équipe torontoise de Holt Renfrew. Le beau brun ténébreux est de passage à Montréal pour la séance photo du catalogue automne-hiver de ce grand magasin. Kym, la directrice artistique, ne tarit pas d’éloges à son sujet: «Il est très pro, cool, disponible, courtois avec tout le monde et plein d’humour.» À l’entendre, c’est Monsieur Perfection! Pas étonnant que la sphère mode se l’arrache à coups de contrats juteux… mais tout de même bien en deçà de la rémunération accordée aux femmes (les hommes sont payés de deux à trois fois moins qu’elles). Prince des passerelles depuis une dizaine d’années, classé au troisième rang des mannequins les plus demandés, Noah ne s’en formalise pas trop. «Il faut comprendre que l’industrie de la mode et de la beauté consacre 70 % de son budget à la clientèle féminine. Les choses sont cependant en train de changer, du fait que de plus en plus d’hommes s’intéressent à leur look.»

En contrepartie, la carrière d’un homme ne s’arrête pas lorsqu’il atteint l’âge légal pour boire dans les bars: les mannequins mâles peuvent travailler jusqu’à 45 ans, parfois plus, et l’ambiance entre eux est plus cordiale que celle qui règne chez les filles. Selon Noah, les garçons ont tendance à être copains parce qu’ils pratiquent ce métier en dilettantes. «Pour les filles, c’est du sérieux. Même les gamines ont un plan de carrière béton. La compétition est d’autant plus féroce que, contrairement à nous, elles sont des milliers qui cherchent à percer, et les enjeux financiers sont énormes.»

En coulisses avec le sex-symbol Noah Mills 

Trajet étoile

Né d’un père dans la finance et d’une mère très attentive à la bonne éducation de ses cinq enfants (il est si poli!), Noah a vécu aux États-Unis, en Australie et au Canada, où il a débarqué à l’adolescence lorsque sa famille a déménagé à Vancouver. La mode ne l’intéressait en rien «à part les sneakers Nike», avoue-t-il. Adolescent, il préférait le basketball et le surf. Devenir mannequin? Quelle idée saugrenue! Sa soeur aînée pensait autrement. «Elle s’était mis dans la tête que j’avais ce qu’il fallait et ne me lâchait pas avec ça.»

De guerre lasse, il s’inscrit à une agence en 2003. Un an plus tard, il décroche le gros lot en devenant le mannequin-vedette de Tom Ford, alors directeur des marques Gucci et Yves Saint Laurent. La proposition de s’installer à New York tombe pile. Les études universitaires en psycho qu’il a entreprises pour faire plaisir à ses parents l’ennuient, et il a beaucoup de mal à se remettre de la rupture avec sa chérie de l’époque.

Sitôt arrivé, direction les fashion weeks de Milan et de Paris – et l’argent qui va avec. «Mes parents étaient rassurés de voir qu’on pouvait gagner sa vie en défilant sur les passerelles.» L’année suivante, l’histoire se répète. Son physique de séducteur sicilien tombe dans l’oeil de Stefano Gabbana. Ce qui aurait pu n’être qu’une collaboration passagère se transformera en une longue association. «Nous avons noué des liens forts, basés sur l’estime mutuelle. J’admire le talent de Stefano et de Domenico; ils participent à mes projets perso.»

Les directeurs de casting étant portés à se copier, très vite Noah est partout: dans les défilés, sur les couvertures de magazines de mode et dans les pubs. Le grand Steven Meisel le photographie pour une série de campagnes, notamment celle de D&G. En 2007, le spot promotionnel des fragrances unisexes Anthology le propulse au rang de sexe-symbole molto caldo. Statut confirmé à l’automne 2009 grâce à deux minifilms de la marque, d’une sensualité inouïe.

Tourner des clips, Noah adore ça. Le goût du jeu lui est venu assez tôt, alors qu’il suivait des cours à l’Actors Studio, «pour faire bonne figure dans les publicités télé». Peu à peu germe en lui l’idée de se lancer à fond dans la carrière de comédien. En 2010, encouragé par Stefano et Domenico, il engage un agent. Bonne décision. À l’audition de Sex and the City 2, c’est lui qu’on retient sur 200 candidats pour une scène de lit épique avec Kim Cattrall. Dans Happy New Year, du réalisateur indépendant K. Lorrel Manning, il joue un vétéran d’Irak en plein choc posttraumatique, et dans Candyland, de Jouri Smit, un cadre accro aux stimulants. En mai dernier, son personnage d’ex-prisonnier tatoué dans Wracked, un film qu’il a aussi écrit et coproduit, lui a valu le prix du Meilleur acteur au New York Film Festival. La preuve qu’il est beaucoup plus qu’une belle gueule, Noah Mills…

En coulisses avec le sex-symbol Noah Mills