En attendant l’hiver

C’est au beau milieu d’une des journées les plus chaudes de l’été que je joins CATHERINE DURAND pour parler d’un disque qu’elle qualifie sans hésiter d’«album d’hiver». Comme l’excellent Coeurs migratoires, son précédent, Les murs blancs du Nord (Spectra Musique) porte l’empreinte de l’Islande, un pays que l’auteure- compositrice- interprète a visité à plusieurs reprises et qui a façonné son paysage intérieur. C’est peut-être ce qui explique qu’elle ait délaissé un peu les arrangements country folk si caractéristiques de son style pour donner un côté éthéré à ses nouvelles chansons. Entourée de la crème des musiciens montréalais, dont le guitariste Jocelyn Tellier (collaborateur de Dumas), le batteur Robbie Kuster (du groupe de Patrick Watson) – qui avaient tous deux travaillé à Coeurs migratoires – et l’incroyable claviériste, François Lafontaine (Karkwa), Catherine glisse sur de fines couches sonores avec l’élégance d’une patineuse artistique.

 

Les sonorités apaisantes de ce disque contrastent grandement avec l’urgence dans laquelle s’est fait l’enregistrement. «On a tout bouclé en quelques jours, mais on a quand même pris le temps de profiter de la vie en se faisant des bouffes de fous accompagnées de grands crus bordelais», raconte l’épicurienne. Le résultat est un cinquième album plein de vie qui montre tout le chemin parcouru par cette chanteuse discrète, bourrée de talent, qu’on espère voir enfin reconnue à sa juste valeur. «Quand j’ai commencé, c’était encore un peu marginal d’être une fille qui chante ses propres compositions. Aujourd’hui, il y a toute une génération d’artistes féminines – Catherine Major, Marie-Mai, Coeur de Pirate, Marie-Pierre Arthur… – qui dominent la scène québécoise, et ça m’enchante. Je n’ai jamais remporté de Félix ni vendu des tas d’albums, mais je me considère chanceuse d’être encore là, après 15 ans de carrière, à faire ce que j’aime le plus.» (sortie prévue le 4 septembre)

 

 

ILS SONT DE RETOUR!

 

gonzales.jpgEn 2004, l’iconoclaste GONZALES avait élargi son public en lançant Solo piano, un album plus accessible que ses délires post-hip-hop antérieurs. Le disque Solo piano II (Arts & Crafts), aux jolies mélodies et aux ambiances aériennes, s’inscrit dans la même voie. Quelque part entre Gershwin et Satie, le maître de l’esbroufe nous prouve à nouveau qu’il sait aussi être sérieux, délicat et touchant. (sortie prévue le 27 août)

 

 

 

sun.jpgAprès quatre ans de silence, l’imprévisible Chan Marshall, alias
CAT POWER, sort de sa torpeur pour nous livrer
Sun (Matador), aussi brillant que l’astre du jour. Grande angoissée devant l’éternel, Chan délaisse sa mélancolie habituelle pour explorer toute la palette des sentiments. De la rythmée
Ruin, avec son piano aux accents cubains, à
Cherokee, dont l’intensité rappelle Siouxsie and the Banshees, Cat Power se fait plus féline que jamais. (sortie prévue le 4 septembre)

 

 

 

 


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