À eux deux, ils nous réconcilient avec le plaisir de manger, tant leur approche de la nourriture est joyeuse, actuelle et équilibrée. Pas étonnant que tout ce que touchent Marilou et Alexandre Champagne remporte un succès fulgurant. Prenez leur blogue culinaire,
3 fois par jour, lancé en avril 2013. Il attire aujourd’hui plus de 610 000 visiteurs par mois, des foodies qui y puisent fréquemment d’alléchantes recettes, de même que de savoureuses tranches de vie du couple chéri. Prenez aussi leur premier livre de cuisine, concocté avec une rare authenticité, qui s’est vendu à 100 000 exemplaires en un temps record. Voilà qui en dit long sur le talent du jeune duo d’entrepreneurs à nous donner le goût du bonheur.

Pourtant, rien ne les destinait à se lancer dans la cuisine. Connue du public, Marilou fait ses premiers pas dans la musique à l’âge de 11 ans pendant l’émission spéciale La fureur de Céline. René Angélil la repère, puis elle enchaîne les chansons à succès (Je serai là pour toi, en duo avec le baryton Gino Quilico, Tu es comme ça, en duo avec Garou, Danser sur la lune…) et brille dans la production française de Notre-Dame de Paris (où elle tient le rôle de Fleur-de-Lys). Aujourd’hui, elle a quatre albums à son actif. Or, Marilou, qui dit ouvertement avoir souffert de troubles alimentaires, souhaite maintenant transformer, pour le mieux, le rapport des gens à la nourriture. La jeune femme de 24 ans en a fait sa mission première. Quant à Alexandre, 29 ans, il a délaissé sa carrière d’humoriste et de comédien (il avait connu un beau succès avec la série Web Contrat d’gars, récompensée aux Olivier) et celle de chroniqueur télé (District V, Alors on jase) pour se consacrer entièrement à la photo et à ses projets culinaires avec Marilou.

Ce mois-ci, les nouveaux mariés (ils se sont dit oui en septembre dernier) prennent la pose sur la couverture de ELLE QUÉBEC, plus amoureux et sexys que jamais. C’était l’occasion rêvée de lever le voile sur leur vie à deux, qu’ils abordent avec l’infinie candeur qu’on leur connaît.

Qu’est-ce qui vous a séduits chez l’autre?

MARILOU Moi, j’ai craqué pour l’humour d’Alex! La première fois que je l’ai vu, c’était à la télé. Il interviewait Ginette Reno, à District V. Il était tellement drôle!

ALEX Ça l’a fait rire que je ne traite pas Ginette comme une icône intouchable.

M: Je l’ai «tweeté» spontanément pour le lui dire. Je n’avais pas l’intention d’aller plus loin, mais ça a lancé une discussion. Puis, on s’est rencontrés. On a bu du Perrier chez lui, pendant deux bonnes heures, puis on s’est revus…

Étiez-vous libres à l’époque?

A: Moi? Absolument!

M: J’avais un copain, mais ça n’allait plus très bien entre nous.

A: J’aurais pu avoir un kick sur Ginette, mais c’est Marilou qui m’a séduit! (rires)

À l’évidence, vous vous êtes tout de suite plu.

A: Ouais! Tout ça est né d’un feeling. C’est difficile à décrire… Marilou a une vieille âme et une telle maturité que ça m’a tout de suite donné envie de la suivre. D’ailleurs, dès le lendemain de ma rencontre avec elle, j’ai appelé ma mère pour lui dire que je me marierais avec cette fille-là un jour!

M: Comme je sortais d’une relation amoureuse, j’étais plus sur mes gardes qu’Alex. Mais sa folie m’a conquise, même si elle m’agace parfois aujourd’hui. Il paraît que c’est souvent comme ça dans un couple: ce qui te plaît le plus au début risque de t’énerver à la longue.

A: Il paraît…

Vous arrive-t-il de vous tomber mutuellement sur les nerfs?

M & A (en choeur) Ben ouiiii!

M: La vie de couple nous met face à nos différences, c’est sûr. Alex et moi, on est un miroir l’un pour l’autre. Dès le début, on a décidé de vivre dans la vérité. Ce qu’on trouve moins beau chez l’autre, on se le dit avec bienveillance. Comme ça, on sait ce que chacun doit travailler pour s’améliorer. Et on est fiers du chemin parcouru!

Deux ans après votre rencontre, vous décidiez de vous épouser…

A: On s’est mariés dans la plus stricte intimité; il n’y avait que nous deux, avec nos témoins respectifs.

M: Et tout de suite après, on a fait la fête avec une centaine de personnes. C’était le jour de mon 24e anniversaire. Que d’émotions!

Comment vous êtes-vous préparés au grand jour?

M: Comme on était souvent chez l’un ou l’autre, on a décidé de retourner chacun chez soi pendant six mois pour réfléchir profondément à notre engagement. On a aussi beaucoup discuté ensemble de tout ce qui était important pour notre couple.

A: Parfois, ça durait des heures! (rires)

M: On en a parlé jusqu’à ce qu’on soit entièrement d’accord sur nos façons de voir l’amour, la fidélité, l’éducation des enfants, l’argent, le travail. On a aussi discuté de nos valeurs, de notre façon de régler les problèmes.

A: Et de tout ce qui pourrait faire éclater notre couple dans 10 ans! (rires)

M: On s’est assurés que les fondations de notre relation étaient solides. Le mariage a un sens tellement pur pour Alex et pour moi! On l’assume totalement.

PLUS: Couple: Partagez-vous le même idéal de l’amour?

Quel sens le mariage revêt-il pour vous?

A: Le premier mot qui me vient en tête, c’est «sécurité». J’ai une confiance aveugle en Marilou. Je peux compter sur elle et elle peut compter sur moi. Je sais que, peu importe ce qui nous arrive, on va passer au travers.

M: Pour moi, le mariage, c’est la beauté de l’engagement. Quels que soient les détours qu’on prend et les erreurs qu’on fait, c’est beau de se «rechoisir » affectivement, professionnellement, spirituellement, sexuellement…

Parlons sexe, tiens! Est-ce qu’une complicité comme la vôtre peut émousser le désir au sein du couple?

M: Hum, Marilou-Max-Abadian-Trois-fois-p.jpgc’est sûr que ça a un impact. D’un côté, ça enlève de la pression. Être acceptée telle qu’on est, c’est très positif. Là où ça devient plus difficile, c’est quand je passe en mode séduction. Quand je me dis: «Là, je suis une femme…»

A: Pour moi, la complicité dans le couple rend la sexualité plus naturelle. Et plus équilibrée. On ne va pas se le cacher, notre blonde ne peut pas nous attirer tous les jours. Mais quand on fait l’amour avec elle, notre désir s’adresse à son âme, à la totalité de son être.

M: Dans ces moments-là, tu regardes l’autre et ça veut dire tellement de choses!

A: Je l’avoue, c’est peut-être moins excitant que de désirer chaque fois une inconnue, mais ce que tu perds en nouveauté, tu le gagnes en qualité. Et c’est là que tu trouves l’équilibre. Je le sais, car avant de connaître Marilou, je pouvais coucher avec plein de filles différentes par semaine. Ça ne sert à rien… [Un ange passe.]

Cette grande fusion dans la vie et le travail, comment la vivez-vous?

M: On a des hauts et des bas. Travailler avec son chum, c’est très exigeant des fois. On vit des belles victoires, des crises moins belles, mais on se pardonne et on continue. Notre relation me donne tellement de liberté et d’énergie! Je ne m’accomplirais certainement pas autant si mon couple ne m’apportait pas ça.

A: Quand j’ai compris qu’il valait mieux pleurer un échec à deux que de célébrer une victoire tout seul, ça a changé ma vie. J’ai appris à mettre mon égo de côté. Notre force, c’est de mettre notre intelligence et notre énergie au service de ce qui compte vraiment pour nous. Comme aider les gens à avoir une relation saine avec la nourriture.

Et vous y arrivez très bien, comme en témoigne votre premier livre de recettes, 3 fois par jour, premier tome, qui est vite devenu un bestseller…

M: Je capote! On est chanceux d’en avoir vendu autant! Quand mon éditeur m’a appris la nouvelle, je me suis mise à courir partout dans mon salon! J’ai même encore un peu de mal à assumer un tel succès. Car, oui, je suis comblée, mais j’ai aussi peur de me casser la gueule. À vrai dire, c’est ce qui me terrorise le plus.

A: Si on se trompe, ça va être devant un demimillion de personnes! (rires)

M: Mais en même temps, on a toujours été transparents dans notre façon de faire les choses. Quand on se trompe, on le dit et on en rit.

PLUS: La vérité derrière nos «Je t’aime»

À qui s’adressent les recettes que vous élaborez pour votre site?

M: Pour moi, à deux genres de personnes. Il y a Sophie, 24 ans, qui habite à Montréal et qui vient de partir de chez ses parents. Et il y a sa mère, Sylvie, dans la cinquantaine, qui vit en banlieue et qui veut gâter sa famille et recevoir ses amis.

A: Il y a beaucoup d’hommes aussi! En fait, il y a toutes sortes de gens qui nous suivent. D’ailleurs, j’aimerais beaucoup tourner des vidéos qui raconteraient la place qu’occupe la bouffe dans leur vie.

M:  On a plein de projets! On voudrait faire encore plus partie de la vie quotidienne de nos fans par nos collections d’articles de maison; et mettre sur pied notre fondation pour apporter du bonheur… On veut aussi publier deux autres livres de cuisine. Avec le premier, ça en ferait trois. Le chiffre trois nous porte chance, on va s’y tenir! Même chose pour nos enfants. Ah bon, vous projetez d’avoir des enfants?

A: On veut en faire et en adopter aussi. Ce sera des petits Québécois, peu importe leur langue ou leur origine. On veut les protéger des abus et des bouleversements causés par le fait de changer de foyers.

M: On veut qu’ils se sentent choyés. Adopter un enfant, c’est aussi donner une belle leçon de vie à ses propres enfants. Ça leur apprend à s’ouvrir à la différence, à être tolérants et encore plus aimants.

À vous écouter, on se dit que rien ne pourrait vous séparer…

A: À part la mort? Pas grand-chose! (rires)

M:  Aaaah, t’es cute, Alex!

À DÉCOUVRIR:
Vidéo: la routine beauté de Maripier Morin
Maripier Morin, l’affranchie
Un repas de Saint-Valentin signé Trois fois par jour