Daniel Radcliffe aurait pu voir son nom occulté à jamais par celui du personnage à lunettes rondes qui l’a révélé à la planète entière. Or, depuis la fin de la saga-culte en 2011, l’acteur aux yeux bleus n’a cessé de jouer. D’abord à Broadway, dans la comédie musicale How to Succeed in Business Without Really Trying, et au petit écran britannique, dans la série noire A Young Doctor’s Notebook. Puis au cinéma, dans le drame d’horreur The Woman in Black et dans Kill Your Darlings, où il prête brillamment ses traits au poète Allen Ginsberg.

Aujourd’hui, l’acteur apparaît dans la peau d’un jeune homme bien de notre temps dans The F Word, du Montréalais d’adoption Michael Dowse. Radcliffe y interprète Wallace, un gars qui, à peine remis d’une rupture difficile, a le coup de foudre pour Chantry (Zoe Kazan), une fille ultrasympa qui a… un petit ami. Son personnage pourra-t-il se contenter de l’amitié? On en parle avec l’acteur, qui ne cesse de se réinventer.

L’amitié entre sexes opposés, c’est possible à votre avis? Je crois qu’il y a deux questions à poser. Si c’est «Pensez-vous qu’un homme et une femme peuvent être amis?» ma réponse est oui. Si c’est plutôt «Un homme et une femme qui s’attirent sexuellement peuvent-ils être amis?» je réponds «probablement pas», car leur désir finira par les rattraper un jour ou l’autre.

> L’amitié entre gars et fille, selon Sarah-Maude Beauchesne

Avez-vous des amies filles? Oui, beaucoup. J’ai plus d’amis gars mais, en vieillissant, j’apprécie de plus en plus parler avec les filles. Quand je sors avec une copine, nos conversations sont plus profondes. On discute de ce qui se passe dans nos vies. Si je veux parler de trucs sans importance et regarder du sport, les gars sont parfaits pour ça.

Dans le film The F Word, votre personnage dit que l’amour, c’est idiot. Pourquoi est-il aussi cynique? Wallace est un romantique au coeur brisé. Dire que l’amour ne vaut pas la peine, c’est bien plus facile que de s’engager dans une relation qui pourrait nous blesser si elle échouait. Être cynique, c’est moins risqué qu’écouter son coeur.

Vous reconnaissez-vous dans ce personnage? Un peu. Mais la différence entre lui et moi, c’est qu’il est capable de vivre avec un certain degré d’incertitude. Si j’étais dans la même situation que lui, je crois que je ne pourrais pas attendre très longtemps avant d’avouer mes véritables sentiments à Chantry.

Parlez-moi du meilleur ami de Wallace, Allan, interprété par Adam Driver. Allan est le genre d’ami dont on a tous besoin. Il ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu’il pense. À mon avis, il n’y a rien de pire que de laisser un proche vous casser les oreilles pendant des mois avec ses problèmes quand vous connaissez des pistes de solution simples pour les régler.

Votre carrière a pris un tournant majeur après Harry Potter. Comment avez-vous négocié un tel virage? J’ai reçu beaucoup de propositions. C’était tentant d’aller vers les projets les plus risqués mais, finalement, j’ai choisi ceux qui m’assuraient de mettre en valeur mes aptitudes de jeu.

Quelles sont vos aspirations pour la suite de votre carrière? Il y a plusieurs scénarios de films qui m’ont été présentés et auxquels je tiens particulièrement. J’espère qu’ils pourront se matérialiser bientôt. Un jour, dans un avenir lointain, j’aimerais aussi passer derrière la caméra et réaliser un film. Mais, pour le moment, je suis très heureux en tant qu’acteur.

Sortie en salle prévue le 22 août.

Photo: Avec Zoe Kazan, dans The F Word.

À DÉCOUVRIR:
Culture du «bitchage»: les femmes sont-elles leurs pires ennemies?
C’est mon histoire: «J’ai vécu une grande amitié… avec un gorille!»
Jake Gylenhaal: un acteur intuitif