Intense, Ève Landry l’est dans le rôle de Jeanne, la prisonnière au passé cabossé du populaire téléroman Unité 9. Malgré l’âpre personnalité de son personnage, la fougueuse interprète de 27 ans a conquis le coeur du Québec.

Intense, sa vie l’est aussi. À preuve, elle se lance dans un véritable marathon en participant au Chant de Sainte Carmen de la Main, en compagnie de Maude Guérin, de France Castel, de Normand D’Amour et de Benoît McGinnis. Tout comme le théâtre musical Les belles-soeurs, qui a connu un grand succès partout au Québec et à Paris, ce spectacle est adapté de la populaire pièce de Michel Tremblay et accompagné de la musique de Daniel Bélanger, dans une mise en scène de René Richard Cyr. «Mon personnage, Purple, est une prostituée. Elle fait partie du choeur du spectacle, qui réunit la faune de la Main: soulons, travestis, clochards…», explique-t-elle.

Un défi à la mesure de l’artiste polyvalente et ambitieuse qu’elle est. «Chanter ne me fait pas peur, mais j’admets que, fidèle à mon habitude, je place la barre haut. J’ai arrêté de fumer pour mettre toutes les chances de mon côté. Je sais que cette expérience sera très exigeante pour la voix.»

Il reste que c’est une occasion en or pour cette actrice, qui aime les «personnages crus et directs» de Tremblay (dont le franc-parler lui rappelle des habitants de son Saint-Pascal-de-Kamouraska natal) et qui rêvassait, enfant, devant les numéros présentés dans les galas et les émissions de variétés. «Ça me fascinait de voir tout ce qu’on pouvait faire sur une scène: chanter, danser, se transformer. Quand j’ai su que ça pouvait être un métier, c’est devenu clair: c’était ce que je voulais faire.» Ce qu’Ève veut… (du 30 avril au 8 juin, au Théâtre du Nouveau Monde)

 

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