Est-ce que votre relation de couple était une évidence pour vous deux au départ?

(Nicolas pousse un grand éclat de rire et laisse Pascale répondre.) 

PASCALE — C’était une évidence pour moi, mais ça n’en était pas une pour Nico! Je le trouvais tellement brillant, fin, beau, et j’en étais très admirative. J’ai couru après pendant, genre, huit mois.

Qu’est-ce qui t’a finalement motivé à aller de l’avant, Nicolas?

NICOLAS — La peur de perdre cette chance, je pense. Ça peut être facile de revenir dans le temps et d’analyser plus en profondeur ce que c’était réellement, mais, à la base, c’était l’impulsion d’essayer pour ne pas passer à côté de quelque chose. 

Est-ce que c’était volontaire qu’on ne sache pas que vous étiez ensemble?

NICOLAS — Comme je suis une personne assez privée, oui, c’était volontaire. Dans le sens où si on ne me posait pas la question, je n’en parlais pas.

PASCALE — En effet, pour Nicolas, c’est important de conserver certaines choses privées. Récemment, j’ai donné une entrevue au 7 Jours… pis moi, je paaaaarle; donc, on a pu lire dans le magazine (Elle emprunte une voix très officielle): «Pascale sort avec Nicolas Ouellet depuis 13 ans; c’est toujours lui qui cuisine à la maison et ils adorent aller au resto!» Après ça, Nico m’a dit, sarcastique: «Wow, c’est super, 12 ans à protéger notre vie de couple pour que ça finisse de même…» Mais après coup, ça ne te dérange pas tant, non?

NICOLAS — Non, ça ne me dérange pas; c’est juste qu’on sait ce que ça peut devenir, d’être un couple connu qui œuvre dans notre milieu, et ce n’est pas quelque chose auquel on aspire nécessairement.

PASCALE — En fait, Nicolas avait formulé le souhait qu’on soit connus comme personnes à part entière avant de l’être en tant que couple.

Comment expliquez-vous que votre relation dure? 

NICOLAS — On a beaucoup de fun ensemble, on se fait vraiment rire. Et, oui, il y a de l’admiration mutuelle, et je ne pourrais jamais être dans une relation où je ne respecte ni n’admire la personne avec qui je suis. Dans notre couple, l’indépendance est aussi devenue rapidement très importante. On a appris à être capables d’évoluer chacun de notre côté et à savoir comment se retrouver ensuite. Puis, on est aussi allés en thérapie. 

PASCALE — On se demandait si on allait aborder le thème de la thérapie dans l’entrevue aujourd’hui… Et on s’est dit que oui, qu’on devait collectivement normaliser la thérapie de couple. La thérapie individuelle est encouragée, mais la thérapie de couple demeure taboue. Les gens ont l’impression que si tu vas voir un thérapeute à deux, c’est parce que ta relation est presque finie… 

NICOLAS — … que «t’es rendu là», comme si c’était une conversation en dernier ressort. Pourtant, pour nous, ce n’était pas le cas.

PASCALE — Nico et moi, on a aussi consulté individuellement, car je crois que pour faire durer un couple, il faut avoir de l’estime pour soi-même. Il faut trouver une façon d’être confortable pour évoluer en parallèle, mais ensemble. Quand j’ai senti que mon estime personnelle était solide et que le regard de l’autre n’avait pas d’impact sur mon amour-propre, j’ai remarqué que notre relation s’est épanouie davantage. On navigue maintenant dans une zone si sécuritaire qu’il peut arriver n’importe quoi, on saura comment se retrouver.

On peut voir Pascale dans STAT et dans Sans rendez-vous, diffusées à ICI Radio-Canada Télé, et la revoir dans la télésérie Chouchou, sur Crave. Nicolas anime les émissions de radio Jusqu’au bout, à ICI Première, et Nouveaux sons, à ICI Musique. On peut aussi regarder sa série documentaire Tu viens d’où?, sur Véro.tv. 

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