En 2011, j’ai appris que plus t’es populaire, plus les gens le prennent mal quand tu leur dis non. Avant, ça ne dérangeait personne que je refuse de participer à des soupers-bénéfices, des quiz, des entrevues, ou que je n’accepte pas certains rôles. Maintenant, surtout depuis Les enfants de la télé, mes refus passent pour des crises de vedette. C’est plus difficile de dire non sans froisser personne. Et moi, je déteste froisser les gens. Faut que j’apprenne à vivre avec ça.

J’ai toujours suivi la même ligne de conduite: être fin, sympathique, rassembleur, créer une belle ambiance de travail. J’ai toujours écouté mon coeur, mon instinct, plus qu’une quelconque stratégie. J’y crois encore, plus que jamais.

Depuis que j’ai eu mon diplôme en théâtre du cégep de Saint-Hyacinthe en 2002, je n’ai jamais manqué de job – je touche du bois! Je crois que notre carrière dépend beaucoup plus de notre personnalité que de notre talent. Alors, j’essaie de garder ma personnalité cool, pour que ma carrière continue à bien aller.

À talent égal, on engagera toujours le jovial plutôt que le ténébreux. C’est un sport de gang, le métier d’acteur.

Moi, ce n’est pas long, en une minute, t’as fait le tour de ma personne: tu t’es fait niaiser, tu t’es fait aimer, tu t’es fait toucher… Tu sais à peu près à quoi t’attendre.

La valeur fondamentale en laquelle je crois, c’est la loyauté. Je suis loyal en amour, en amitié, en famille.

 Mes parents m’ont transmis l’amour du travail. Ma mère était cadre dans une commission scolaire, et mon père a eu une école de dressage pour chiens pendant 30 ans. Ils étaient tous les deux des machines à travailler.

J’ai grandi à la campagne, à Granby. J’ai eu une enfance assez «cowboy»: mon frère et moi, on avait des carabines à plomb, des slingshots, des couteaux de Rambo, des motos. Ce n’étaient pas tous les jeunes qui avaient le droit de venir jouer avec nous.

Mes parents ont divorcé quand j’avais 14 ans, mais je ne m’étais jamais rendu compte que quelque chose n’allait pas entre eux. Pour moi, on vivait le parfait bonheur.

Vers 15 ans, malgré l’amour de ma famille et de mes amis, j’ai eu des idées noires et j’ai pensé à me suicider. Parce que je n’avais pas accès à l’amour des filles. Chaque fois qu’une fille m’intéressait, elle partait avec un de mes chums, plus cute, plus «standard». Je n’avais pas de blonde et je ne voyais pas le jour où j’en aurais. Parce que j’étais gros. En fait, j’étais gras, mais je me voyais gros. Si j’avais un message à transmettre aux lectrices de ELLE QUÉBEC, ce serait de ne pas essayer de ressembler physiquement à toutes les filles photographiées dans le magazine: moi, les femmes, je les aime telles qu’elles sont, même si elles sont rondes.

J’ai eu ma première blonde à 21 ans, mais ça n’a pas d’importance. Toutes les raisons pour lesquelles on m’engage aujourd’hui viennent de ce que j’ai développé pendant que j’étais seul, c’est-à- dire l’humour, le sens de la répartie. Quand tu n’es pas occupé à «frencher», tu t’occupes de divertir la gang…

Mon idole, quand j’étais jeune, c’était John Candy, l’acteur et humoriste canadien. Il était reconnu pour sa gentillesse. Il est mort tôt, à 43 ans. Il était gros. À partir de la mi-trentaine, il a perdu le contrôle de son poids, de sa santé. Je sens que dans les années à venir, il va falloir que je fasse attention pour ne pas perdre le contrôle, moi aussi.

Je vis à Montréal depuis six ans. Quand je jouais dans Virginie, dans Les Bougon, j’habitais encore chez mon père, à Brossard, dans la salle de lavage. À 28 ans, je me suis dit bon, c’est assez.

Je ne veux pas d’enfants pour l’instant. Je serai peut-être mon oncle Antoine toute ma vie… J’aime la vie que je mène avec ma blonde. J’aime le fait qu’on peut partir en voyage n’importe quand, sans responsabilités.

C’est encore ma mère qui ouvre mes enveloppes. Le jour où je serai assez responsable pour m’occuper de mes comptes moi-même, je penserai peut-être à avoir des enfants.

C’est l’amour qui donne un sens à ma vie. Ça fait quatre ans que je suis en couple avec Catherine, et on dirait qu’on s’aime chaque jour un peu plus.

Mon rêve d’acteur, ce serait de jouer Cyrano. Il aime en silence. Il est porté par l’amour et par ses rêves. En même temps, c’est un cowboy dans son genre.

 

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