À quelle image associez-vous Chanel?
À Gabrielle Chanel, la femme surpuissante et «survirile» qui a créé la marque. Avant même les vêtements, c’est vraiment la créatrice qui me vient à l’esprit.

Avez-vous rencontré Karl Lagerfeld?
Oui, tout à l’heure! Je l’avais rencontré une fois auparavant, sur le plateau du Grand Journal (ndlr: à l’époque où elle animait la chronique météo de cette émission très connue en France). Un de mes proches qui travaille avec lui me dit que c’est une personne loyale et très fidèle. Je ne le connais pas suffisamment pour juger de sa personnalité, mais je peux vous dire qu’il est très sympa et facile d’approche.

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Votre icône de mode?
Franchement, je n’en ai pas. Je pense qu’il y a plus d’icônes de mode qui se baladent dans la rue anonymement que de personnalités publiques qui s’affichent comme telles. Et c’est d’ailleurs dans la rue que je puise mon inspiration pour m’habiller, en voyant des gens qui osent assortir des vêtements ou des accessoires auxquels je n’aurais pas pensé. J’essaie parfois de reproduire ces looks, comme un mouton (rires). Vu que je passe beaucoup de temps sur les plateaux de tournage, je ne porte pas souvent mes propres vêtements. Lorsque c’est le cas, je m’en tiens à des trucs très simples. Ma garde-robe perso vient presque exclusivement de chez American Apparel. Je connais ma taille, j’achète très vite et en plus je sais que c’est équitable, donc je me sens bien en ce qui concerne mes choix. C’est simple, bien coupé et c’est tout ce qu’il me faut.

Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné?
En fait, comme tout s’est passé très vite pour moi professionnellement, j’ai longtemps traîné le syndrome de l’imposteur. Un jour, quelqu’un m’a dit: «Cesse de t’excuser d’être toi.» Pas nécessairement par rapport aux autres, mais vis-à-vis de soi-même. À partir du moment où l’on en prend conscience et où l’on arrête de reproduire ce schéma, les portes s’ouvrent et je pense qu’on arrive à toucher à ce qu’il y a de plus pur en nous. Bon, j’essaie toujours de l’appliquer, donc je ne sais pas encore si ça marche! Pour l’instant, j’ai toujours l’ombre d’un sentiment de doute qui m’accompagne, mais ce doute-là me fait avancer. Il ne suffit pas de s’en débarrasser complètement parce que je pense que c’est impossible et que la vie serait trop ennuyeuse sinon, mais il ne faut pas avoir peur de croire en soi.

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Revenez-vous souvent au Québec?
Non, pas souvent, et ça me manque terriblement. J’ai eu la chance de tourner The Walk (ndlr: un film de Robert Zemeckis avec Joseph Gordon-Lewitt) à Montréal, pendant trois mois, en plein été. C’était un rêve. J’y suis retournée récemment pour les fêtes, mais malheureusement, je n’ai pas le temps et ça me manque. Je me plais à Paris, mais je ne sais pas si j’y vivrai toute ma vie. Il y a tellement d’opportunités qui se sont créées et qui continuent de s’y créer pour moi que je ne peux pas les nier. Mon instinct me dit qu’il me reste encore des choses à faire, des boucles à boucler, mais je sens que je finirai par déménager aux États-Unis. Je pense que c’est la prochaine étape.

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