D’après les résultats d’une enquête de l’Indice Kelly sur la main-d’œuvre mondiale réalisée en 2011, 24% de la population se servirait des réseaux sociaux pour dénicher un travail ou des occasions d’avancement professionnel. Un chiffre qui laisse croire que ces médias seront bientôt incontournables pour se lancer dans une recherche d’emploi stratégique et efficace. Mais par où commencer quand on est néophyte?

Pour Marc Snyder, directeur, médias sociaux et communications numériques, de H K Stratégies et coauteur d’un ouvrage collectif intitulé Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires?, il faut d’abord se créer différents profils sur des plateformes comme Facebook et LinkedIn et y publier de l’information personnelle et professionnelle régulièrement. «On s’assure d’afficher une identité en ligne qui reflète sa véritable personnalité dans sa version la plus professionnelle et positive possible, suggère-t-il, en insistant sur l’importance d’ajouter une photo de soi. Quand un employeur veut pourvoir un poste, il recherche une expertise et des compétences, mais aussi un certain type de personnalité. On publie donc une photo où celle-ci transparaît.»

 

Le blogue, plus qu’une carte de visite!
Si on a quelque chose à dire et qu’on sait écrire, le blogue peut devenir la plaque tournante de son identité numérique. «C’est à partir de cet outil que la personnalité en ligne rayonnera. Maintenir un tel site signifie qu’on est capable de s’asseoir, de réfléchir et de développer sa pensée. D’ailleurs, c’est parce que j’en tiens un que je demeure à la fine pointe de ce qui se fait dans mon domaine.» «Le blogue est le roi des médias sociaux, lance Michelle Blanc, consultante, experte du marketing et des stratégies Internet. Il est plus qu’une simple carte de visite. Il permet le réseautage, l’archivage, l’apprentissage, la communication et l’articulation de la pensée sur un champ d’expertise», ajoute-t-elle, consciente que plus d’un recruteur aborde des candidats en disant: «J’ai lu sur votre blogue que vous aimiez tel truc, que vous avez travaillé à tel projet avec telle personne.»

Pour bien jouer son rôle, le blogue doit toutefois être dynamique et à jour. Il faut déterminer quelle en sera la ligne éditoriale en se posant les bonnes questions: qu’est-ce qu’on va écrire? Comment parler de son expérience professionnelle ? Quelles seront les limites des sujets traités? Quelques billets plus personnels peuvent toujours être intéressants, mais il ne faut pas oublier que l’objectif principal est de mettre en valeur son expertise.

Les réseaux professionnels
Doit-on afficher son curriculum vitæ dans son blogue? «Quelques notes biographiques suffisent, selon Marc Snyder. La litanie chronologique des emplois occupés n’y a pas sa place.» D’autres plateformes de réseautage, comme LinkedIn ou Viadeo, sont plus appropriées pour détailler son expérience et construire son réseau professionnel.

Mais attention, il faut nourrir et entretenir son compte! Un profil dormant qui soudainement se réanime risque d’indiquer à ses contacts, voire à son employeur actuel, qu’on est en plein processus de recherche d’emploi. «Ce n’est pas quand on cherche un travail qu’il faut commencer à se faire des amis. Mieux vaut ouvrir son compte LinkedIn et l’alimenter au moins six mois avant de songer à quitter son boulot», recommande Michelle Blanc.

Les réseaux conversationnels
Pour la consultante, Facebook et Twitter sont des outils conversationnels. Lors d’une conversation, on parle de soi, de son travail, de sa famille et des trucs qu’on aime. Si on se cherche un emploi, on peut donc aisément l’afficher sur son babillard Facebook et y mettre le lien vers son profil LinkedIn. «Comme dans la vraie vie, pour que l’échange soit intéressant sur Facebook, on doit savoir écouter, être présent, avoir le sens de l’humour et être sérieux quand il le faut», précise-t-elle.

En période de recherche d’emploi, la gestion de la réputation en ligne est le nerf de la guerre. On fait le ménage parmi ses photos et publications. On peut même revoir ses paramètres de confidentialité et définir des listes d’amis proches, de collègues ou de connaissances, qui auront chacun un niveau d’accès différent à son information. Marc Snyder va jusqu’à recommander d’entrer son nom dans le moteur de recherche Google afin de savoir ce qui est publié sur soi et de demander que soit enlevé tout ce qui peut être compromettant.