Si on demandait à un groupe de femmes hautement performantes de parler de leurs exploits professionnels, plusieurs d’entre elles risqueraient de raconter des histoires qui se ressemblent: à un moment ou un autre de leur parcours, elles ont été convaincues qu’elles n’étaient pas aussi intelligentes ni aussi talentueuses que ce qu’on affirmait à leur sujet.

C’est un sentiment que Zoya Zayler, responsable Inclusion et Diversité au Canada dans l’entreprise Accenture, a bien connu. La lauréate du prix Leaders émergentes Mercedes-Benz en 2019 cite le syndrome de l’imposteur comme ayant été l’un des plus grands obstacles dans sa carrière. «Même lorsque j’étais promue ou que j’occupais une nouvelle fonction, je me disais “Oh, wow, j’ai été chanceuse” ou bien “Ouf, s’ils apprennent que je n’ai pas réellement les compétences requises, je suis dans le pétrin”, a-t-elle dit lors d’un événement organisé par le fabricant d’automobiles Mercedes-Benz Canada, qui appuie les femmes visionnaires par l’entremise de la plateforme She’s Mercedes et de son partenariat avec le Réseau des femmes exécutives (Women’s Executive Network).

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a des façons d’avancer même lorsqu’on doute de soi-même. Voici quelques faits sur ce syndrome de l’imposteur – et sur la manière d’améliorer notre vision des choses.

LE SYDROME DE L’IMPOSTEUR EST TRÈS COURANT.

Des recherches montrent qu’environ 70 % des gens ont déjà éprouvé le syndrome de l’imposteur. Les résultats d’un sondage récent envoyé à tous les étudiants de Harvard en médecine et en médecine dentaire ont même révélé que 18 % des répondantes remplissaient les critères du syndrome «intense» de l’imposteur, bien qu’elles aient été assez brillantes pour être acceptées dans une université de la Ivy League. Rappel important: la petite voix qui nous dit qu’on n’est pas à la hauteur nous ment, tout simplement.

IL N’Y A PAS DE MAL À FAIRE DES ERREURS.

Il y aurait un lien entre le perfectionnisme et le syndrome de l’imposteur. Si on a tendance à travailler de manière impeccable en tout temps (ce qui n’est franchement pas réaliste), il est important de se rappeler qu’on fait tous des erreurs à l’occasion – surtout lorsqu’on essaie quelque chose de nouveau.

LA CLÉ: S’ACCORDER DU MÉRITE.

Les psychologues croient que le syndrome de l’imposteur découle partiellement de l’impossibilité qu’on a d’intérioriser nos succès. On aurait plutôt tendance à les lier à des facteurs externes, comme la chance. Alors, si on fait un super travail au boulot, on assume!

APPRENDRE À ACCEPTER LES COMMENTAIRES POSITIFS PEUT ÊTRE BÉNÉFIQUE.

Lorsque notre patron fait l’éloge de nos réussites, on a souvent tendance à en minimiser l’importance. Suzanne Imes et Pauline Rose Clance, pionnières de la recherche sur le syndrome de l’imposteur vers la fin des années 1970, suggèrent de prendre en note les témoignages d’appréciation qu’on reçoit – et toutes les fois où on hésite à les accepter. Après avoir pris conscience de ce comportement, on s’efforce d’écouter un compliment et de l’accepter. Trouver un mentor qui nous aidera à mettre nos forces en valeur peut aussi se révéler une aide précieuse.