Selon Roger T. Duguay, chasseur de têtes prolifique, auteur de Démarquez-vous: comment maximiser votre impact et coauteur du livre Éviter les faux pas à l’ère numérique, vous n’êtes pas seule. Et il existe des trucs pour se sortir de cette impasse. On dit basta! au surplace?

Comment savoir si notre emploi nous comble réellement?

Je fais passer plus de 1000 entrevues par année, ce qui me permet de formuler certaines hypothèses à ce sujet. Selon moi, environ 50 % des gens ne sont pas au bon endroit sur le plan professionnel. Ils se sont laissés porter par le vent, sans trop se poser de questions, et se sont retrouvés dans un poste qui ne leur ressemble pas, qui ne leur convient pas. Quand on commence à se poser des questions sur notre épanouissement au travail, on doit faire une introspection, pour bien connaître nos forces, nos faiblesses, nos valeurs, nos envies. Si on se rend compte qu’on déteste plus de 20 % des tâches qui nous sont confiées, on a un début de réponse. Et ce mécontentement finira par nous rattraper aussi dans les autres sphères de notre vie.

Quel est le premier geste à faire lorsqu’on décide de réorienter notre carrière, en changeant de domaine ou d’employeur?

C’est plutôt ce qu’on doit faire tout au long de notre vie professionnelle qui importe: il faut entretenir de bonnes relations avec notre entourage professionnel, prendre soin de notre réseau. Quand on est bien connectés, que les gens dans notre domaine nous perçoivent comme quelqu’un de présent, de positif, qui contribue et qui partage avec les autres, ça joue en notre faveur quand vient le temps de passer à la prochaine étape d’une carrière. Parce que les affaires se brassent souvent derrière le rideau, de façon informelle. Lorsqu’on est prête à faire le saut, il suffit de passer le mot – en restant positive, toujours!

Comment parler de salaire avec un patron potentiel?

Il ne faut jamais parler de salaire au cours de la première rencontre. C’est rebutant pour un employeur. Avant tout, on veut attirer son attention, on veut qu’il nous désire coûte que coûte. Quand une complicité s’est établie, que le match est bon, c’est à ce moment qu’on discute de rémunération. Et on parle de nos attentes salariales, pas du salaire qu’on fait actuellement! On reste honnête, authentique, mais, au préalable, on fait nos recherches pour connaître l’échelle salariale de l’employeur ou de ses compétiteurs, les salaires habituellement versés dans ce domaine et on demande notre juste prix.

Qu’est-ce qu’on doit absolument savoir sur le marché actuel de la recherche d’emploi?

Si on se met à la recherche d’un poste aujourd’hui, il faut que notre page LinkedIn soit bien remplie et à jour. C’est vital, parce que 90 % des services de ressources humaines vont analyser le profil des candidats à partir de cette page. Ensuite, on doit être préparée – il n’y a aucune excuse pour ne pas l’être! On lit, on s’informe, on se prépare à bien raconter notre histoire professionnelle et à exposer nos forces, selon ce que l’employeur recherche. On tente de rester concise dans nos réponses et pertinente en fonction des exigences et des critères particuliers d’embauche. Environ 80 % des candidats que je rencontre ne font pas leurs devoirs, et ils ne réussissent pas l’entrevue; pas par manque de talent, mais par manque de préparation. La préparation, c’est un must.

Éviter les faux pas à l’ère numérique, Roger T. Duguay et Renaud Margairaz, Les éditions La Presse.

Roger T. Duguay est associé directeur, fondateur du bureau montréalais de Boyden et membre du conseil d’administration canadien de ce cabinet international de recrutement de cadres supérieurs.

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