Chaque semaine, Sarianne Cormier et Julie Artacho font découvrir deux artistes féminines de la relève sur leur blogue Nous sommes les filles. Pour appuyer leur démarche nous avons décidé de s’associer à leur projet en publiant le portrait d’une artiste. Cette semaine, on découvre Kim Lizotte.

Finissante de l’École nationale de l’humour en 2009, Kim a participé au gala Juste pour rire animé par Laurent Paquin, à l’émission Un gars, le soir à V, où elle est collaboratrice, ainsi qu’à la série documentaire Les 5 prochains, qui fut présentée à ARTV en 2011, en plus d’avoir performé dans plusieurs bars du Québec.
Elle est aussi auteure pour Les détestables à V et Cliptoman à Musique Plus.

Kim sera de l’édition 2012 du Zoofest avec son show 60 minutes avec Kim Lizotte et participera au Cabaret Coup de gueule et au Show XXX.

Elle est présentement en écriture d’un premier « one woman show » et travaille sur un projet de série télé.

SA DÉMARCHE : « L’humour est l’art (oui, c’est un art, obstinez-moi pas !) qui rassemble toutes mes passions : l’écriture, la création, c’est une plate-forme pour m’exprimer, communiquer, une façon de me défouler, remettre en question l’univers dans lequel je suis prise. La liberté artistique que permet l’humour me permet de m’épanouir en tant qu’artiste et de constamment travailler sans attendre qu’on me « choisisse », qu’on décide de me faire travailler. J’admire la force de caractère des acteurs qui doivent vivre avec le fait d’être choisi ou non, constamment. J’en serais incapable. J’aime être constamment en processus créatif, en période d’écriture, faire de la scène… L’humour me permet de travailler sur plein de projets dans plein de domaines connexes. Mais le fait d’écrire tous mes textes, de dire ce que je veux, comme je le veux, le livrer sur scène et recevoir des rires en retour, m’apporte la plus grande satisfaction. Dans les rires des gens, j’entends: « Tu n’es pas seule. »

Je vis une grande histoire d’amour avec l’humour. Un peu comme une relation de couple passionnée. Il y a des hauts, des bas, de grandes joies et de grandes souffrances. C’est la rançon de vivre de sa passion. Et je ne remets jamais en question ce choix. »

SES AMBITIONS : « Me dépasser et durer. Je n’ai pas de rêves de célébrité, de richesse et de trophées. Devenir la meilleure humoriste possible, certes, pour toucher le plus de gens possible et avoir une vie stimulante où je m’épanouis. Si je pouvais réussir à décortiquer, décrire et toucher les Québécois comme Chris Rock arrive à le faire avec les Américains, même si j’atteins ça à 90 ans, ce sera mission accomplie. Ai-je mentionné à quel point j’aime mon métier ? »

LA PLACE DES FEMMES : « C’est une aberration que, dans la province où l’on a vu des Clémence Desrochers, des Dominique Michel, des Pauline Martin, des Lise Dion, bref, des grandes comiques qui ont marqué leur temps, à chaque fois qu’une nouvelle comique se pointe, on la bombarde de questions vieux jeu comme : « Est-ce qu’une femme peut être aussi drôle qu’un homme? » Hé ! Si on arrêtait de se questionner sur « le pourquoi » une femme fait de l’humour , on ferait des bonds de géants. Les hommes n’ont pas le monopole du sens de l’humour. Les femmes humoristes sont drôles, intelligentes, sensibles, fortes, indépendantes, libres, elles travaillent d’arrache-pied pour être reconnues et respectées dans un milieu d’hommes où les préjugés fusent de partout, du public, du milieu et même des autres domaines artistiques. Donc, une femme humoriste est inévitablement un être à part qui n’essaie pas de se conformer à ce que la société attend d’elle.

Vous savez ce qui me console ? Penser à des femmes comme Joan River, Betty White, Ellen Degeneres, Clémence Desrochers, Dominique Michel… les femmes en humour sont peu nombreuses… mais quand elles y sont, elles y sont pour LONGTEMPS. Et une femme drôle, ça vieillit bien. »

LA RELÈVE QU’ELLE ADMIRE : « En humour : Korine Côté, Silvi Tourigny et deux petites nouvelles qui ont du chien, Marina Mazza et Josianne Aubuchon.

En musique : Salomé Leclerc me bouleverse, Lisa Leblanc me libère. »

INFLUENCES : « J’en ai trop. Rock et belles oreilles, François Pérusse, Marc Labrèche, Louis-José Houde sont quelques-unes des personnes qui font en sorte que je fais de l’humour aujourd’hui.

Autre qu’en humour : Benoîte Groulx, Pierre Falardeau, Amélie Nothomb, René Lévesque. (et tellement d’autres, mais je vais me calmer).

Mes influences comiques féminines : Florence Foresti, Maya Rudolph, Amy Poelher, Tina Fey, Natasha Legerro, Whitney Cummings et l’être humain le plus drôle ever : Kristen Wiig.

Mentor absolu : Chris Rock.

Ouin… j’aime beaucoup de monde…. »

LIEN WEB : http://www.zoofest.com/fr/category/tagsfr/kim-lizotte