thewomanhoodproject.com

Comment est né The Womanhood Project?

Sara Hini: J’avais déjà fondé un magazine de photos, Aye Mag. Puis, il y a quatre ans, on a organisé une exposition pour laquelle on a recruté des photographes. C’est dans ce contexte que j’ai fait la rencontre de Cassandra. Moi qui, depuis un moment, avais en tête un projet qui allait contribuer à faire tomber les tabous, j’ai eu un genre de coup de foudre pour la personne qu’elle est, de même que pour son approche instinctive et intuitive.

Cassandra Cacheiro: Lorsque Sara m’a expliqué ce qu’elle avait envie de mettre sur pied, j’ai tout de suite eu envie d’embarquer avec elle. On a connecté super rapidement et on a lancé le projet The Womanhood dans les jours qui ont suivi.

Quelle est votre mission?

S.H.: Elle change continuellement. À l’origine, l’homogénéité en matière de culture photographique sur les médias sociaux me frustrait : toujours les mêmes belles filles blanches et minces. Il n’y a absolument rien de mal à ça, mais ça manquait cruellement de diversité. Notre projet, qui est parti de là, est ensuite devenu une plateforme de partage et de rencontres. On voulait offrir une expérience libératrice et cathartique aux femmes qui y participaient.

Quelles sont les valeurs qui agissent comme moteurs?

C.C.: Je dirais qu’on cherche d’abord à mettre la vulnérabilité de l’avant.
S.H.: Oui! On associe trop souvent la vulnérabilité à la faiblesse. Pourtant, oser se montrer vulnérable dénote une force incroyable!

Y a-t-il des femmes artistes qui vous inspirent?

C.C.: J’adore la photographe Lauren Crow, qui est très populaire sur Instagram. Son style très ouvert est sans tabous. Rien n’est modifié sur ses photos, et cette approche m’inspire beaucoup.

S.H.: Pour ma part, je suis obsédée par l’artiste Marina Abramović, qui explore la nature humaine dans ses performances en art corporel.

De nombreuses femmes ont posé pour vous et vous ont fait des confidences. Certaines vous ont-elles particulièrement marquées, inspirées?

C.C.: Je me souviens de l’une d’entre elles qui, après quelques minutes seulement, nous parlait en toute transparence de son avortement et de la psychose qu’elle avait faite. On a souvent été surprises de constater combien les femmes s’ouvraient facilement à nous. On ne s’attendait pas à recevoir toutes ces confidences.

S.H.: On a vite réalisé que c’était un exercice thérapeutique pour elles. C.C.: Et c’est beau de constater, d’année en année, combien nos sujets nous font de plus en plus confiance.

Sara Hini et Cassandra Cacheiro présenteront cet automne leur quatrième série de portraits réalisés dans le cadre de The Womanhood Project. Une campagne de sociofinancement est en cours pour pouvoir poursuivre le projet.

Photo: Carla Gras

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