C’est quoi?

L’expression a d’abord figuré dans le livre Soft City –Building Density for Everyday Life, publié en 2019 par David Dim, architecte et directeur créatif chez Gehl, au Danemark.

Se réveiller en arrosant le jardin collectif de la ruelle, saluer les voisins en achetant un cappuccino au petit café du coin, prendre le vélo pour se rendre au travail, dîner au soleil dans une aire de détente aménagée au coin de la rue, choisir le repas du soir avec les enfants au retour de l’école…

Une soft city, ou « ville douce », désigne un espace urbain qui met de l’avant plusieurs relations: l’humain à l’espace, l’humain à la planète et l’humain à un autre humain. Bref, c’est tout le contraire des quartiers exclusivement résidentiels, commerciaux ou industriels! « Le but est de rapprocher les gens en créant des villes qui permettent d’accéder facilement au travail, aux commerces, au divertissement, au transport, etc. Tout ça, dans un environnement sécuritaire et agréable. Ça peut faire penser à la notion de village urbain », explique Louis-Michel Fournier, directeur de la firme d’aménagement, d’urbanisme et de design urbain L’Atelier Urbain.

Viser l’autosuffisance

Jardins, ruelles vertes, bâtiments aux fonctions multiples… En plus de miser sur des services et des commerces accessibles, cette tendance s’applique à tirer profit de tout l’espace environnant pour le bien-être des résidents d’un quartier. C’est beaucoup ce que mettait de l’avant Elsie Lefebvre, lorsqu’elle était conseillère municipale dans le quartier de Villeray: « L’idée que je préconisais, c’était de ramener la conscience de bien vivre en milieu urbain. D’après moi, un quartier doit être vert, familial et vibrant. Une personne qui se sent à l’aise et en sécurité de circuler dans son milieu de vie sera plus portée à en prendre soin, à s’y divertir, à encourager le commerce local et à s’investir dans sa communauté », explique-t-elle. Une ville douce – ou un village urbain, comme elle le désignait à l’époque – « peut devenir presque autosuffisante si on y trouve tout ce qu’il faut pour s’épanouir », ajoute celle qui occupe aujourd’hui le poste de directrice de La Ruche Grand Montréal.

Repenser la ville

« Je pense que toutes les villes pourraient bénéficier d’un milieu de vie inspiré des soft cities », affirme Louis-Michel Fournier. Forcément, la mixité de l’occupation des sols encourage la mixité sociale. « Un village urbain ou une soft city s’appuie nécessairement sur un ensemble de valeurs à partir desquelles tout le monde peut trouver une façon de coexister! Plein de secteurs de Montréal seraient vraiment propices à ça! Mais on a encore une vision très figée de la ville. Il faut sortir des cadres! », conclut Elsie Lefebvre.


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