Reportages
Les élections américaines 2016 pour les nuls
Le processus électoral américain est très (très!) complexe. Et avant de pouvoir bien saisir toutes les particularités de la course à la présidence qui a lieu chez nos voisins du Sud en ce moment, il faut s’assurer de bien le comprendre. Attention, ce n’est pas de la tarte!
par : Elisabeth Massicolli- 29 févr. 2016


Prêts? Ok, allons-y.
Janvier – Les primaires et les caucus
L’année électorale débute en janvier. Tout commence par les primaires et les caucus. Ces deux processus ont un but commun: déterminer qui sera le candidat à la présidence dans chacun des principaux partis, soit le parti républicain et le parti démocrate. Il existe d’autres partis, mais ils n’ont aucune chance – même pas théorique – d’être portés au pouvoir.
Il faut tout d’abord savoir que les citoyens américains ne votent pas directement pour leur candidat préféré à l’investiture. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein? En fait, les électeurs choisissent plutôt des délégués qui ont, pour la plupart, plaidé allégeance à l’un des potentiels candidats à l’investiture. Ce sont ces délégués qui choisiront, en votant, le candidat à la présidence de leur parti lors d’une convention nationale, organisée en été.
Bref, chacun des 50 États tient une élection primaire ou un caucus – parfois les deux – pour désigner les délégués qui se rendront à la convention nationale. Chaque État dispose d’un nombre défini de délégués, en fonction du poids démographique de l’État et sa «couleur». Ainsi, il y aura plus de délégués républicains dans un État majoritairement républicain, et plus de délégués démocrates dans un État majoritairement démocrate. Vous suivez toujours?
Vous vous demandez sûrement: quelle est la différence entre une élection primaire et un caucus? C’est bien simple. Un caucus est un événement mis sur pied par un parti politique, durant lequel des électeurs affiliés à ce parti se rencontrent, discutent, débattent et votent (souvent de façon informelle, par exemple à main levée) pour désigner les délégués qui se rendront à la convention nationale du parti. Un beau gros party d’«obstinage» entre républicains ou entre démocrates, finalement.
Une élection primaire donne plus de pouvoir aux citoyens. Les électeurs doivent se rendre aux urnes, comme dans une élection générale, et voter pour les délégués par qui ils souhaitent être représentés à la convention nationale de leur parti. Il existe plusieurs types de primaires, mais on s’en tiendra à ça pour l’instant. Ouf!
À la suite des votes des caucus et des élections primaires, les partis peuvent décider d’envoyer les délégués à leur convention nationale de deux façons: de manière proportionnelle, ou de manière dite winner takes all. Si le parti utilise la façon proportionnelle, le nombre de délégués associés à chaque candidat est proportionnel au nombre de votes. Par exemple, si 60 % des électeurs ont voté pour un délégué affilié au Candidat Truc, Candidat Truc aura 60 % des délégués du parti. Logique! Mais, si le parti utilise la façon winner takes all, le candidat ayant reçu le plus d’appui remportera tous les délégués du parti. Par exemple, si 60 % des électeurs ont voté pour un délégué affilié au Candidat Chose, Candidat Chose aura TOUS les délégués du parti.

Juin – Les conventions nationales
Lorsque tous les délégués sont choisis, chacun des partis organise sa convention nationale, qui a lieu en été. Durant cette convention, les délégués qui ont été élus par la population votent pour choisir le candidat à la présidence de leur parti. À la fin de la convention démocrate et de la convention républicaine, on se retrouve avec deux candidats à la présidence: un républicain et un démocrate. La campagne est alors officiellement lancée. Que le meilleur gagne!

S’ensuit une lutte féroce entre les deux candidats. Les campagnes électorales – financées par le public et par le privé – sont intenses, agressives et surtout très, très coûteuses. Par exemple, lors de la campagne de 2012, le parti républicain a reçu 536,6 millions de dollars pour financer sa campagne, et le parti démocrate a amassé 632,3 millions de dollars. Ça en fait, des panneaux publicitaires!

Novembre – Les élections présidentielles
Après la campagne, les débats, les scandales et tout le tralala, le jour J arrive enfin: celui des élections présidentielles! En novembre, les électeurs se rendent aux urnes, mais attention! Encore une fois, ce n’est pas pour voter directement pour leur candidat favori à la présidence.
Les électeurs de chaque État doivent élire ce qu’on appelle des «grands électeurs», c’est à dire des personnes de confiance nommées par chacun des partis. Chacun de ces grands électeurs est associé à l’un ou l’autre des candidats à la présidence, et ce sont eux qui voteront – techniquement – pour le candidat auquel ils sont associés. Il y a, en tout, 538 grands électeurs. Le nombre de grands électeurs par État varie en fonction de sa population. Ainsi, il y en a 3 en Alaska, et 55 en Californie.
Ces 538 grands électeurs forment le collège électoral. La plupart des États utilisent le système winner takes all pour choisir les grands électeurs, c’est-à-dire que si une majorité de la population d’un État vote pour des grands électeurs affiliés au parti républicain, par exemple, ce ne sont que les grands électeurs républicains qui formeront le collège électoral de cet État.
Pour que l’un des deux candidats à la présidence devienne président, il faut qu’il remporte la majorité des votes du collège électoral, soit plus de 270 votes. En novembre, on sait déjà qui sera le nouveau président, mais techniquement, le vote des grands électeurs ne se fait qu’en décembre. C’est à ce moment que le nouveau président est officiellement nommé.

Janvier – L’entrée en fonction du nouveau président
Lorsqu’on a (enfin!) un vainqueur, le nouveau POTUS (President of the United States) commence immédiatement à organiser son cabinet et à préparer son gouvernement, en attendant de prêter serment, ce qu’il fera en janvier. Quand c’est fait, il entre officiellement à la Maison-Blanche, et c’est parti pour quatre ans au pouvoir!

Élections américaines 2016: où en est-on rendu dans la course à la présidence?
Nous sommes présentement en février, donc en plein dans les primaires et les caucus. En ce moment, les candidats à l’investiture du côté républicain sont:
Donald Trump
Ben Carson
Ted Cruz
John Kasich
Marco Rubio
Du côté démocrate, les candidats à l’investiture sont:
Hillary Clinton
Bernie Sanders
Pour remporter les élections primaires, et donc devenir candidat à la présidence de son parti, un candidat démocrate aura besoin du vote de 2383 délégués. Un candidat républicain, quant à lui, aura besoin du vote de 1237 délégués.
Les deux leaders actuels (Trump et Clinton) ont respectivement 82 et 551 délégués au moment de la parution de cet article, mais la course est loin d’être terminée. Jusqu’à présent, Trump a remporté les primaires (contre ses adversaires républicains) dans l’État de la Caroline du Sud et du New Hampshire, ainsi que le caucus républicain dans l’État du Nevada. Clinton, quant à elle, est sortie gagnante (contre Bernie Sanders) des primaires dans l’État de l’Iowa et de la Caroline du Sud, ainsi que du caucus démocrate du Nevada.
Ce mardi 1er mars 2016, 12 États voteront pour élire 1000 délégués chez les démocrates et 500 chez les républicains. C’est ce qu’on appelle le Super Tuesday, et c’est un moment décisif dans la course à la présidence.
Pour suivre les résultats des primaires, cliquez ici.
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