Avec sa jupe courte, ses cheveux couleur Barbapapa (plus précisément mauve Barbabelle), son chemisier délicat, Divya Anantharaman est à mille lieues du cliché de l’empailleur barbu et plutôt ennuyeux.

Cela n’empêche pas la taxidermiste new-yorkaise d’être une vraie pro quand vient le temps de charcuter, dépecer, éviscérer et empailler toutes sortes de bestioles, des plus petites aux plus grandes.

«Chaque fois qu’on faisait des dissections à l’école, j’étais celle qui était excitée. Ma mère est prof de biologie et elle m’a enseigné que l’anatomie n’est pas répugnante, mais cool», explique-t-elle à ses étudiants au début de son cours de taxidermie.

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J’écris «étudiants», mais je devrais plutôt parler d’«étudiantes». Mis à part un garçon venu avec sa mère et un grand gaillard tatoué, tous les apprentis empailleurs qui suivent le cours de Divya Anantharaman, en ce samedi après-midi au Morbid Anatomy Museum de Brooklyn, sont des filles.

Divya n’en est pas surprise. Elle a l’habitude et affirme que de 95 % à 98 % des participants à ses cours sont des femmes. Les raisons? Divya les énumère en vrac: le fait que les femmes aient traditionnellement eu à s’occuper des défunts, leur goût pour la culture Do It Yourself et, surtout, le fait que ce métier ne soit plus la chasse gardée des hommes.

Même dans les concours de taxidermie, historiquement dominés par des hommes, de plus en plus de femmes présentent des pièces. «À ma connaissance, nous avons plus de femmes que jamais dans la compétition cette année», confiait récemment au New York Times l’organisateur du World Taxidermy Championships, Larry Blomquist.

L’événement se déroulait au Missouri et Divya comptait parmi les participants. Elle y a proposé un montage comprenant un oiseau aux teintes explosives au-dessus d’une forêt de fleurs chatoyantes. On est loin de la traditionnelle tête de cerf!

«La taxidermie traditionnelle consiste à empailler un animal afin qu’il donne l’impression d’être en vie. Il faut qu’il soit anatomiquement parfait. J’apprécie beaucoup cet art et c’est ce que je fais pour beaucoup de mes clients, mais ma vraie passion est plutôt la taxidermie non traditionnelle», précise la jeune trentenaire.

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Elle aime injecter une dose de fantaisie à son travail, y ajouter des éléments qui émerveillent, en s’inspirant de la mythologie, voire de ses rêves. «J’ai travaillé en mode, alors j’aime tout ce qui brille, les belles choses: les perles, les bijoux, les plantes… Et j’aime surtout mélanger tout ça!» dit-elle.

Ainsi, dans son petit studio, on retrouve de nombreux animaux surmontés de pierreries, de fleurs, de cristaux. Dans le lot, il y a notamment un attachant bébé coyote qui semble assoupi dans un décor féérique.

En haut d’une étagère, on retrouve également une paire de souliers qui allie sa passion pour la mode (elle était designer de souliers dans une autre vie) et la préservation des animaux. Vertigineux, ces talons sont surmontés de petits oiseaux empaillés et n’auraient pas déplu à Alexander McQueen. Sont-ils portables? «Oui, mais peut-être plus pour un gala que pour prendre le métro», souligne Divya avec un large sourire communicatif.

Info: http://d-i-v-y-a.com

Instagram: Bloodyberrylicious

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