La majorité des femmes ont pour «meilleur ami» une autre femme. Et ce qui les lie ne se limite pas à un goût partagé pour les chaussures ou le magasinage! Cette copine les inspire, les soutient et sait les confronter lorsqu’elle le juge nécessaire. C’est celle chez qui elles peuvent débarquer au milieu de la nuit pour noyer leur peine d’amour dans une coupe de vin ou une tisane.

Il s’agit de personnes avec qui «on peut refaire le monde ou partager ses sentiments d’insécurité et d’angoisse», résume Danielle, 40 ans, qui entretient un vaste réseau social. «Avec mes amies, au détour d’une conversation, les émotions émergent, les confidences fusent, les sentiments véritables se partagent comme une bonne bouteille de vin», confie Marilyse, journaliste et blogueuse dans la trentaine.

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Pas de secrets

La douzaine de femmes questionnées pour cet article s’entendent pour dire qu’entre copines, elles peuvent parler librement et franchement. Exit l’orgueil et la gêne: on ose avouer ses petits travers et ses bourdes, ce qu’on ne ferait pas avec des gars, ou même, parfois, avec son amoureux. Cette franchise, on se la permet parce qu’on sait que ses amies écouteront sans porter de jugement.

«Mon amie et moi respectons le chemin parcouru par chacune et les détours empruntés parfois, témoigne Émilie, jeune trentenaire. Lorsqu’on ne perd pas de vue ce qui importe à l’autre et qu’on l’encourage à se réaliser, je crois qu’on évolue aussi.» «Avec mes copines, je ne suis jamais autre chose que moi-même, défauts compris. Elles les connaissent par cœur et m’acceptent ainsi», ajoute pour sa part Marilyse.

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La différence par rapport aux hommes

Ce qui distingue les amitiés entre filles de celles que partagent les gars? «L’intimité, affirme la Dre Stéphanie Léonard, psychologue et chroniqueuse au magazine télé C’est extra!, à V. De façon générale, entre les femmes, on observe davantage de confidences, de partage émotionnel et de contact physique» qu’au sein d’un groupe d’hommes.

Selon la Dre Léonard, la plupart des filles ont pour principal confident une amie, contrairement aux gars, qui se livrent d’abord (voire exclusivement) à leur partenaire de vie. «Si une épreuve survient au sein du couple, les femmes sont en général mieux outillées pour y faire face, puisqu’elles bénéficieront du soutien émotionnel de leurs copines et pourront se tourner vers elles», explique la psychologue.

Cette proximité émotionnelle constitue toutefois une arme à double tranchant, avertit la Dre Léonard. «Les filles se montrent plus exigeantes envers leurs amies. Un homme ne sera pas offusqué si son chum de gars ne le rappelle pas avant une semaine. Une femme, peut-être.»Le cap de la trentaine

Le réseau relationnel évolue selon qu’on a 20, 30, 40 ou 50 ans. Si au début de la vingtaine, les amitiés nombreuses se situent au cœur des priorités, la vie sociale emprunte généralement un tournant à l’aube de la trentaine, observe la Dre Léonard. «Comme on consacre plus de temps à son couple, sa famille ou sa carrière, on peine à maintenir ses amitiés. Un ménage naturel s’effectue alors parmi les amis», explique-t-elle.

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La psychologue conseille par ailleurs fortement de prendre le temps d’entretenir les relations sincères qui auront résisté à ce tsunami de responsabilités et au rythme effréné du métro-boulot-dodo. Car une fois les enfants partis de la maison, si on n’a pas su nourrir ses amitiés, on risque de souffrir d’isolement, prévient-elle. Il n’est cependant pas trop tard pour bien faire. «Il m’arrive couramment de voir des femmes dans la cinquantaine ou la soixantaine décider d’entreprendre différentes activités pour se créer un nouveau réseau social.»

Amitié rime avec santé

Entretenir des relations avec les autres influe de façon réelle sur le bien-être d’une personne. «Ce n’est pas juste le fun d’avoir des amis. Les résultats de nombreuses recherches indiquent que les amitiés véritables ont des conséquences positives sur le bonheur, la santé physique et mentale ainsi que l’estime de soi», souligne la Dre Léonard.

En effet, au cours des dernières années, plusieurs études ont permis d’observer une incidence moins élevée de cancers et de maladies cardiaques chez les sujets qui cultivent des amitiés de qualité. En fait, l’absence de telles relations serait aussi nocive pour la santé que le manque d’exercice physique ou le surpoids, selon des chercheurs de l’Université de Brigham Young, qui ont analysé en 2010 148 études pour découvrir que les gens qui tissent des liens solides voient leur longévité accrue, peu importe leur classe d’âge.

Et si une épreuve de vie comme un deuil, une dépression ou une séparation survient, «la personne qui entretient de solides amitiés a plus de chances de s’en sortir sans trop de séquelles que celle qui n’en cultive pas», précise la Dre Léonard.

Voilà des statistiques pour le moins étonnantes qui donnent envie d’inviter illico presto ses copines pour un cinq à sept, question de trinquer… à l’amitié!

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