J’ai toujours aimé ce moment où on pense à ressortir les tuques et les mitaines du placard, ce léger changement dans le fond de l’air, cet imperceptible mouvement de ciel qui nous annonce l’automne. La lumière, les couleurs, les odeurs de cette époque de transition me font à tout coup l’effet d’une bombe. Après la chaleur épaisse et la langueur de l’été, l’arrivée du soleil de septembre me réveille, me fouette comme un double espresso au petit matin. L’automne, c’est ma renaissance annuelle, c’est un nouveau départ, tonique, qui me permet chaque année de me lancer dans le vide. Alors que les enfants quittent le mode vacances, que les touristes désertent la ville, que les terrasses s’éclipsent une à une, que les fenêtres se ferment, que les piscines se vident pour redevenir de grands étangs secs et mystérieux, je renais de mes cendres. Cette petite mort, ces feuilles qui tombent, ces fleurs qui fanent, ces oiseaux qui migrent, évoquent une seconde vie. Après la douce paresse de l’été, c’est le temps d’oser, de remettre ses pendules à l’heure et de repartir d’un meilleur pied. Comme si le grand balayage de l’automne nous donnait du courage. Comme si l’univers se mettait en jachère pour que l’humain se lève et ose.

Cet automne, je ferai un immense plongeon. Je repars à neuf, je tente le diable. Après la fin d’un projet intense et prenant qui a occupé chaque minute de mon année passée, je me jette dans l’inconnu et mets la table pour des aventures inédites. C’est bizarre, mais ce saut en terrain méconnu ne m’angoisse pas. J’ai l’habitude d’être déstabilisée, bouleversée par les grandes fins déchirantes et les débuts épiques. Mais cette fois, pas de gorge nouée ni de réflexions nocturnes. Zéro stress. Je n’ai qu’une envie: prendre mon automne par les cornes et avancer au rythme des idées naissantes.

Ma rentrée sera ma grande nouveauté. Elle sera truffée d’expériences jamais vécues, de musiques jamais écoutées, de questions jamais posées, de brainstorms qui ouvrent toutes les portes, de mets jamais goûtés, de lieux pas encore visités, de discussions qui ne tournent jamais en rond, de pas de géant vers l’avant avec mes bottes de sept lieues. Cette année, je serai drapée de neuf. Je serai une vraie de vraie fille d’automne.

 

CARNET DÉCOUVERTES

Quelques lieux tout nouveaux tout beaux pour entamer l’automne…
On va à la taverne japonaise HOSAKA-YA RAMEN, à Québec. Pour les soupes, les cupcakes japonais (oui, oui), et l’ambiance raffinée et bon enfant, sans réservation, comme au Japon! (75, rue Saint-Joseph Est)

Le restaurant PASTAGA a ouvert récemment ses portes à Montréal. L’ancien chef de La montée de lait, Martin Juneau, a su faire un resto gastronomique qui ne se prend pas la tête, où les serveurs sont encore plus relax que nous (tout en étant efficaces!) et où on peut même manger en cuisine. Réussi! (6389, boul. Saint-Laurent)

La boutique MADEMOIZELLE SEFRA, à Québec, propose des bijoux à la fois rock et glam, des vêtements qui ont du mordant et de super-créations d’artistes joaillers québécois. (623, rue Saint-Jean)
Le CAFÉ SARDINE, à Montréal, possède un décor style vieux troquet de charme. J’aime le bois des meubles, le bois du plafond, le bois dans tous les coins. Et le menu simple, délicieux, à prix doux. (9, av. Fairmount Est)

La DÎNETTE TRIPLE CROWN, dans la Petite-Italie, a un concept de comptoir qui permet d’aller piqueniquer dans le parc à côté. Pour la cuisine du sud des États-Unis inspirée par les saveurs amérindiennes, cajuns et latino-américaines. (6704, rue Clark)

 

 

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