Saviez-vous que ces petites bêtes jaunes pollinisent 80 % des espèces végétales sur Terre et que, sans elles, la plupart des fruits et des légumes ne pousseraient plus? On dit que leur disparition entraînerait 1,4 million de pertes humaines supplémentaires… par année. C’est que, sans elles, l’apport en vitamines A et B9 de la population chuterait drastiquement, ce qui augmenterait considérablement le taux de mortalité mondial, le nombre de cas de cancers et d’arrêts cardiovasculaires. Les abeilles, donc, sont précieuses pour tout le monde. Malheureusement, les pratiques agricoles non durables, le réchauffement climatique, la pollution et même les attaques de frelons menacent la survie des abeilles.

De différentes façons, la maison Guerlain travaille depuis 15 ans à leur conservation. L’une de ses initiatives est le programme de volontariat Bee School, qui sensibilise les jeunes à l’importance des abeilles. La marque travaille aussi de concert avec la jeune entreprise parisienne Ubees pour la repopulation de ces insectes, en plus de tenir annuellement le World Bee Day (La journée mondiale des abeilles). Du 20 au 22 mai, Guerlain verse une partie de ses ventes au programme de conservation Guerlain For Bees. C’est 1,5 million de dollars qui vont à la cause chaque année. Guerlain s’investit aussi dans Women for Bees (Des femmes pour les abeilles), un projet qui offre une formation à des centaines d’apicultrices en partenariat avec l’Unesco – et dont Angelina Jolie fait partie.

En plein cœur de la Vallée de la Millière, en France, Guerlain s’est aussi associé au militant écologique, réalisateur et photographe Yann Arthus-Bertrand et à son fils, Tom Arthus-Bertrand, pour créer un environnement où l’on protège la biodiversité. Ce projet de restauration de 28 hectares où l’on applique les principes de la permaculture permet aux insectes pollinisateurs de continuer à faire leur travail dans la chaîne écologique. Cet endroit – qu’ils ont nommé Le Jardin des partages – a pour mission d’éduquer adultes et enfants et d’enseigner les principes de l’écologie sous l’angle de la biodiversité. C’est un lieu de pédagogie où les gens apprennent à cultiver la terre avec respect en préservant la faune et la flore locales.

Nicola Gouhier, Guerlain

«Nous nous intéressons aux pratiques de permaculture, aux végétaux qui cohabitent, qui se nourrissent les uns des autres et qui, bien sûr, servent à la pollinisation. On pense entre autres à l’importance des fleurs et des arbres fruitiers, mais il y a une panoplie d’autres végétaux essentiels à la chaîne écologique, dit Tom Arthus-Bertrand. La terre nous donne plein de choses vitales; c’est important de le lui rendre. Chaque geste compte, chaque action en faveur de la conservation de la nature contribue à préserver l’héritage parfumé et la beauté de notre planète», ajoute-t-il, convaincu.

Il confie s’être grandement inspiré du travail du Québécois Jean-Martin Fortier, un pionnier de l’agriculture biologique sur petites surfaces et de la permaculture. «La protection de la nature est un effort collectif, où chacun peut apporter sa contribution. On prend les enseignements là où ils sont, et Jean-Martin est une référence en la matière», dit-il.

À la Bee School, on peut voir comment les abeilles dites sociales fonctionnent et vivent en colonie. Elles forment une société fascinante et très organisée où chacune joue son rôle: nettoyeuse, nourrice, butineuse, architecte, gardienne, ventileuse, manutentionnaire… Elles changent de rôles aussi, tandis que le bourdon, lui, sert uniquement à procréer. Elles s’activent avec ardeur et travaillent en équipe; elles collaborent pour le bien commun. On a bien des choses à apprendre d’elles!

En plongeant dans cet univers, on comprend vite que chaque geste, aussi petit soit-il, a un impact considérable. Allez, on laisse pousser nos pissenlits?