La violence conjugale a de multiples visages. Catherine Éthier, porte-parole du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, souligne que le scénario le plus connu, celui du couple hétérosexuel au sein duquel la femme est victime de violence physique, n’est qu’une situation parmi tant d’autres. « La violence ne discrimine pas », ajoute la chroniqueuse qui s’apprête à lancer, en collaboration avec le Regroupement, une série d’audacieuses capsules vidéo dont l’objectif est de sensibiliser les jeunes femmes aux différentes manifestations de la violence conjugale.

« On pense souvent à la violence physique, ajoute Catherine, mais il y a aussi la violence psychologique, verbale, sexuelle, financière. Le fait d’isoler sa partenaire, par exemple, de l’humilier et la rabaisser, de contrôler son habillement, ses finances, ses relations avec les autres, de lui faire des menaces, de fouiller dans ses tiroirs ou son téléphone, de faire des crises si elle ne répond pas immédiatement à ses appels ou ses messages… Tous ces comportements-là sont problématiques et devraient sonner un signal d’alarme. » Parce que la violence conjugale, rappelle-t-elle, commence souvent par une histoire d’amour. Et s’il peut paraître tout simple de s’en sortir, vu de l’extérieur, la réalité est tout autre quand il est question de la personne qui partage notre vie.

 

En parlant ouvertement de cette réalité vécue par des femmes issues de tous les milieux et en appelant à la compassion plutôt qu’au jugement, Catherine croit que davantage de victimes trouveront la force d’aller chercher de l’aide. « Les maisons sont une ressource en laquelle je crois beaucoup, dit-elle. On peut les joindre 24/7, gratuitement et en toute confidentialité, et elles existent autant pour héberger les femmes dans le besoin que pour informer et soutenir celles qui se questionnent et les membres de leur entourage. »

Ayant elle-même été victime de violence conjugale, Catherine tient à porter ce message important : « Je veux que les femmes sachent que ce n’est jamais normal d’avoir peur dans une relation de couple. Que ce soit un peu, ou beaucoup, quel que soit le contexte, c’est toujours inacceptable. » Selon elle, plusieurs femmes sont victimes, sans nécessairement le réaliser, d’un partenaire violent. À travers cette campagne de sensibilisation, elle espère encourager les québécois·e·s à reconnaître les signes de la violence, au sein de leur couple et dans leur entourage, et à faire confiance à leur instinct.

Pour plus d’information sur le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, cliquez ici.

SOS violence conjugale partout au Québec: 1 800 363-9010
Montréal : 514 873-9010
Téléscripteur (ATS) pour personnes sourdes : 1 800 363-9010

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