LES ICÔNES

ROSA PARKS (1913-2005)
Elle a refusé de céder sa place à un homme blanc dans un autobus à Montgomery,
Alabama, en 1955. À la suite de son arrestation, la communauté noire a boycotté la compagnie de transport. Son refus de tolérer l’injustice a contribué à la naissance d’un mouvement pour les droits civils qui, mené par un certain Dr Martin Luther King Jr., allait transformer les États-Unis. Un an plus tard, la ségrégation était déclarée inconstitutionnelle.

Rosa Parks

Rosa Parks (Photo: Universal Images Group/Getty Images)

EMMELINE PANKHURST (1858-1928)
Nommée parmi les «100 personnes les plus influentes du 20e siècle» par le magazine américain Time, elle était à la tête du mouvement des suffragettes en Angleterre et s’est battue toute sa vie pour que les femmes aient le droit de vote. Dévouée à l’égalité des femmes dans la sphère publique, elle a fondé la Women’s Social and Political Union (WSPU). Pankhurst est morte quelques semaines avant que le droit de vote soit accordé à toutes les Anglaises de 21 ans et plus.

MARIE CURIE (1867-1934)
En plus d’avoir été la première femme à recevoir un prix Nobel – en physique, pour ses recherches sur la radioactivité –, Marie Curie en a obtenu un deuxième, en chimie celui-là. C’est à elle et son mari, Pierre Curie, que l’on doit la découverte du radium et du polonium. Leur fille Irene s’est elle aussi vu décerner un prix Nobel.

FRIDA KAHLO (1907-1954)
Frida Kahlo, l’une des plus grandes artistes que le Mexique ait connues, a commencé à peindre des autoportraits après avoir été blessée dans un accident d’autobus. Elle se représentait telle quelle, faisant fi des standards de beauté: souffrante, avec ses corsets de métal, sa moustache et son mono-sourcil. Plus tard, elle est devenue politiquement engagée et a épousé le peintre Diego Rivera en 1929. Derrière la peintre, il y avait une rebelle, encore aujourd’hui considérée comme une icône féministe.

Frida Kahlo

Frida Kahlo (Photo: Hulton Archive/Stringer)

SIMONE DE BEAUVOIR (1908-1986)
Avec ses cheveux relevés et ses yeux bleus perçants, Simone de Beauvoir savait se faire entendre. Elle a jeté les fondations du féminisme moderne à travers ses écrits, mettant en lumière le statut secondaire des femmes par rapport aux hommes dans l’histoire de l’humanité. Elle est une pionnière et une immense inspiration pour de nombreuses femmes.

HELENA RUBINSTEIN  (1872-1965)
Fondatrice de son propre empire de produits cosmétiques, Helena Rubinstein a réinventé la beauté en l’adaptant à la modernité. Elle a créé en 1958 l’ancêtre du mascara hydrofuge. La célèbre milliardaire surnommée «Madame», peinte par Dali et photographiée par Cecil Beaton, a mené une vie digne d’un grand roman. Née à Cracovie, dans une famille juive orthodoxe de huit filles, Helena Rubinstein n’avait peur ni de bouder les conventions ni de suivre sa vision. Elle est décédée à l’âge de 92 ans, à New York.

Helena Rubinstein

Helena Rubinstein (Photo: Cecil Beaton/Getty images)

MARY QUANT (née en 1934)
Elle a révolutionné le monde de la mode avec l’ouverture de sa boutique Bazaar, située à Londres, mais également avec l’invention d’un classique désormais intemporel: la minijupe!

Mary Quant

Mary Quant (Photo: Giancarlo Botti/Getty Images)

SIMONE VEIL (1927-2017)
Figure emblématique de la cause des femmes,
la Française Simone Veil a fait adopter une loi dépénalisant l’interruption volontaire de grossesse, en 1974, alors qu’elle était ministre de la Santé. Première femme à avoir occupé le poste de secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature, elle a également été la première personne à accéder à la présidence du nouveau Parlement européen élu au suffrage universel et la cinquième femme à entrer au Panthéon. Née dans une famille juive non pratiquante de Nice, sur la Côte d’Azur, elle fut déportée à l’âge de 16 ans à Auschwitz-Birkenau. Ses parents et son frère ne sont jamais revenus des camps de concentration.

COCO CHANEL (1883-1971)
Près de 50 ans après sa mort, son nom est toujours synonyme de royauté dans le monde de la mode. Son esprit et son inventivité ont transcendé les générations, et ses créations intemporelles donnent encore aujourd’hui à celles qui les portent ce sentiment de force et de liberté. Coco a été l’une des figures importantes du mouvement féministe et a démontré l’importance de repousser les limites en créant les tout premiers pantalons pour femmes.

Coco Chanel

Coco Chanel (Photo: Apic/Getty Images)

RUTH BADER GINSBURG (née en 1933)
Éternelle des droits des femmes, elle est une véritable icône vivante du féminisme. Diplômée de Harvard et de Columbia, Ruth Bader Ginsburg est la seconde femme à occuper le poste de juge à la Cour suprême des États-Unis. Résolument engagée dans la défense des droits des femmes depuis sa jeunesse, elle est toujours aussi active aujourd’hui, à l’âge de 86 ans. «Aussi longtemps que je pourrai faire le travail, je serai ici», a-t-elle dit lors d’un discours à l’Institut Sundance.

LA NOUVELLE GÉNÉRATION

MELINDA GATES (née en 1964)
Classée au 6e rang de la liste des femmes les plus puissantes du monde par le magazine Forbes en 2018, Gates redéfinit la notion de philanthropie en tant que coprésidente de la Fondation Bill et Melinda Gates. Fondée en 2000 et d’une valeur de quelque 40 milliards de dollars, il s’agit de la plus importante organisation caritative privée au monde. À travers la fondation, dont l’objectif est d’améliorer la qualité de vie des gens dans le besoin, Melinda se concentre sur l’avancement des droits des filles et des femmes vivant dans la pauvreté en facilitant l’accès à l’éducation, à la contraception et à des installations sanitaires. Sa prochaine mission est de s’attaquer au manque de financement des femmes entrepreneures par l’entremise de sa compagnie d’investissement, Pivotal Ventures.

SAHLE-WORK ZEWDE (née en 1950)
Sahle-Work Zewde, présidente de l’Éthiopie, est la seule femme du continent africain à la tête d’un pays.
Nommée au palmarès des 100 femmes les plus puissantes du monde du magazine Forbes, elle se définit comme une force pour la paix et s’est exclamée, lors de son discours d’investiture, que c’est grâce à la participation active des femmes que son gouvernement enrayerait la pauvreté.

EMMA WATSON (née en 1990)
Emma Watson est une actrice britannique devenue célèbre pour son rôle d’Hermione Granger dans la série de films Harry Potter. Aujourd’hui, on la reconnaît pour son engagement envers la cause du féminisme. Nommée Ambassadrice de bonne volonté par l’ONU Femmes en 2014, elle est également la porte-parole de la campagne #HEforSHE, qui encourage les hommes à s’impliquer dans la lutte pour l’égalité des sexes. Watson utilise sa notoriété pour inspirer la nouvelle génération à combattre les stéréotypes et à unir ses forces pour améliorer la condition féminine.

Emma Watson

Emma Watson (Photo: Axelle/Bauer-Griffin/Getty Images)

ADUT AKECH (née en 1999)
Née un jour de Noël alors que sa famille s’enfuyait d’un Soudan en guerre pour rejoindre le camp de réfugiés Kakuma, au Kenya, Adut a immigré en Australie à l’âge de six ans. Élevée par sa mère, Mary, elle a fait ses débuts comme mannequin en 2016. À l’âge de 16 ans, elle apparaissait sur la passerelle parisienne pour Saint Laurent. Choisie par Karl Lagerfeld pour incarner la mariée Chanel dans l’un de ses défilés estivaux, Adut a défilé sur plus de 33 passerelles internationales durant la saison printemps-été 2019. En plus de figurer sur la liste des «500 qui font la mode» de The Business of Fashion, elle travaille avec l’ONU pour venir en aide aux réfugiés.

Adut Akech

Adut Akech (Photo: Imaxtree)

ARANYA JOHAR (née en 1998)
Cette poétesse et slameuse, considérée comme la nouvelle voix féministe de l’Inde, met ses talents au service de la cause féminine. Dans ses textes, elle dénonce l’hypersexualisation des filles, les difficultés d’être une femme en Inde et la peur de porter ce qu’elle veut. Elle souligne le manque de liberté dont souffrent les femmes de son pays, en raison des traditions et du comportement de certains hommes, et utilise les médias sociaux pour faire entendre sa voix et améliorer la condition des Indiennes.

NATALIE PORTMAN (née en 1981)
Depuis ses débuts au cinéma, à 13 ans, dans le rôle de la courageuse petite Mathilda dans le film Léon de Luc Besson, Natalie cumule les succès professionnels. Aujourd’hui, en plus de ses rôles au grand écran, elle s’est imposée comme un modèle à suivre pour les générations futures. En tant que porte-parole du mouvement Time’s Up, voué au combat contre le harcèlement subi par les femmes, elle a laissé sa marque en livrant un bouleversant discours lors d’une marche à Washington en 2018.

MALALA YOUSAFZAI (née en 1997)
En 2012, dans le nord du Pakistan, un tireur taliban s’est approché de l’autobus scolaire à bord duquel Malala Yousafzai se trouvait et a fait feu sur elle pour la punir de vouloir recevoir une éducation et pour la réduire au silence. À cette époque, Malala était mondialement reconnue depuis quelques années déjà pour avoir dénoncé les talibans dans un blogue diffusé par la BBC et lors d’une conférence de presse. En décembre 2011, le premier ministre du Pakistan lui a décerné le prix national de la Jeunesse pour la paix, spécialement créé pour elle.

Le jour de son 16e anniversaire, Malala parlait devant les Nations Unies de l’importance de l’éducation, discours qui lui a valu le prix Nobel de la paix l’année suivante. Sa résilience et son engagement envers la justice pour les filles ont fait d’elle l’une des plus importantes activistes féministes au monde. Comme elle le dit si bien: «Si un seul homme peut tout détruire, pourquoi une seule fille ne pourrait-elle pas tout changer?»

AMANDLA STENBERG (née en 1998)
Son prénom zoulou évoque la force, le pouvoir, la puissance. Amandla Stenberg est devenue célèbre grâce à la franchise Hunger Games, qui l’a rapidement propulsée au rang de superstar. Elle a remporté en 2018 le prix de la meilleure actrice aux Hollywood Film Awards pour son rôle dans le film The Hate U Give de George Tillman Jr. Fervente supporter du mouvement Black Lives Matter, elle a été deux fois nommée parmi les plus jeunes leaders d’opinion par le magazine Time. Serait-elle la fille spirituelle d’Oprah, Gloria Steinem et Beyoncé?

Amandla Stenberg

Amandla Stenberg (Photo: Gabriel Olsen/Getty Images)

LES PIONNIÈRES

OLYMPE DE GOUGES (1749-1793)
Cette écrivaine française a été la première femme à exiger la parité au sein des institutions, la seule femme incluse dans la «Liste des braves hommes ayant plaidé ou agi en faveur de l’abolition de l’esclavage» en 1808 ainsi que l’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée sur la Déclaration des droits de l’homme. Le premier des 17 articles de sa Déclaration stipule que «la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits» et le dixième, devenu célèbre, que «la femme a le droit de monter sur l’échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune». Elle a été guillotinée en 1793.

HALIMA ADEN (née en 1997)
La mannequin musulmane a été la première femme à porter le hijab sur la passerelle d’un défilé de mode international. Elle utilise sa popularité pour défier les stéréotypes, encourager l’industrie de la mode à redéfinir les standards de beauté. «Le hijab est un symbole que l’on porte sur sa tête, a-t-elle déclaré, mais je veux que les gens sachent que je le porte par choix. Je le fais parce que je le veux.»

Halima Aden (Photo: Imaxtree

VALENTINA TERECHKOVA (née en 1937)
Elle a été la première femme à voyager dans l’espace, à bord de Vostok 6, en 1963. Avant d’être sélectionnée pour suivre l’entraînement du programme spatial de l’URSS, Valentina travaillait dans une usine de textile et s’adonnait au parachutisme dans ses temps libres. Au retour de son périple dans l’espace, à la fin duquel elle s’est éjectée de sa capsule en parachute pour atterrir, elle s’est vu décerner le titre d’«héroïne de l’Union soviétique».

KARINA CANELLAKIS (née en 1981)
La chef d’orchestre américaine Karina Canellakis, qui en 2018 a été la première femme à diriger les musiciens lors d’une cérémonie de remise des prix Nobel, est également la nouvelle chef d’orchestre principale de l’Orchestre philharmonique de la radio néerlandaise pour la saison 2019-2020. Depuis qu’elle a remporté le prix Sir Georg Solti, en 2016, sa réputation n’est plus à faire.

SARAH THOMAS (née en 1973)
Des millions de personnes ont découvert Sarah, première femme à arbitrer un match de la NFL, lors du Super Bowl en février dernier. «Il faut ignorer ceux qui doutent de nous, a-t-elle affirmé. Ne laissez pas votre critique intérieur vous ralentir.» La pionnière, qui n’a d’ailleurs jamais joué au football, encourage les femmes du monde entier à croire en elles-mêmes, quels que soient leurs objectifs.

Sarah Thomas (Photo: Adam Glanzman/Getty Images)

ALENKA ERMENC (née en 1963)
En novembre 2018, la Slovénie a accordé à la générale Alenka Ermenc, 55 ans, le poste de chef d’état-major, ce qui en fait la première femme à la tête d’une armée au sein de l’OTAN. Diplômée du Royal College of Defence Studies et du King’s College à Londres, Ermenc s’est enrôlée dans l’armée slovène en 1991.


Lire aussi:

Toutes debout pour les femmes: Julia Roberts, actrice
Toutes debout pour les femmes: Fanny Britt
Toutes de debout pour les femmes: Amber Heard: Actrice et productrice