Pour Chloée Deblois, une créatrice de contenu multidisciplinaire qui sait nous faire rire à la radio, à la télévision, sur scène et sur internet depuis plusieurs années, l’histoire débute lors d’un voyage scolaire à la plage Jean-Doré en 4ième année. Déjà un endroit déprimant à la base, imaginez faire de grandes réalisations sur son corps la fourche pleine de sable.

Pour leur grande sortie scolaire à la plage, la meilleure amie de Chloée, Marie-Ève, du haut de ses 10 ans, avait acheté un bikini de forme triangulaire.

«Moi j’avais pas ça, j’avais juste un maudit maillot long de natation, mais j’en voulait un. Donc, j’ai pris mon vieux maillot pis j’ai essayé de découper des triangles dedans…» Pas besoin de vous dire que c’était un échec plus monumental que les sourcils épaisseur soie dentaire des années 2000.

Cela dit, rien ne décourage Chloée. Elle marche toute seule jusqu’au magasin L’Aubainerie pour s’acheter son propre bikini en haut triangle. Une jeune femme indépendante et prête à tout pour un look d’enfer, c’est inspirant!

Ce n’est qu’une fois à la plage, dans son petit bikini triangle rose pastel, que Chloée réalise l’ampleur de son achat. «La minute où je l’ai mis, j’ai automatiquement regretté.»

Les regards des jeunes dans sa classe changent. Les garçons émettent des commentaires sur la petitesse des triangles: «Woop, si ça se tasse, on voit toute!» répètent-ils sans cesse.

«En y repensant, je sais que c’est parce que j’avais des seins plus développés que les autres filles de ma classe, pis automatiquement, ça devenait vulgaire de porter un bikini.»

Cette idée qu’avoir une plus forte poitrine, c’était vulgaire, c’est resté, même aujourd’hui, à 28 ans.

«Je le sais, moi, que c’est pas vulgaire, avoir des seins. C’est juste que je les vois, les regards. Enlève moi 10 lbs de boules, ça ne serait même pas une question!»

À l’adolescence, c’était tout simplement impossible de montrer ses seins. «Tsé, tout le monde fait des rêves que t’arrives à l’école pis t’es tout nu… Ben moi, je faisais des cauchemars que je débarquais pas de brassière! Pour moi ça, c’était bien plus humiliant!»

Chloée trouve alors une solution pour ne plus qu’on voit sa poitrine comme la chose la plus vulgaire après le nip slip de Janet Jackson au Super Bowl: le col roulé. Elle le porte presque tous les jours jusqu’à ce que son amie Marie-Ève, la même qui l’avait convertie aux maillots triangle, lui fasse une intervention au début de sa vingtaine.

«Elle m’a dit:  “Là Chlo, enlève moi ça tes cols roulés pis assume la, ta craque! Montre les, tes boules!”»

C’était comme un déclic dans sa tête. Petit à petit, Chloée s’est mise à apprivoiser le décolleté, et depuis récemment, à sortir sans brassière.

«Ça me travaille par exemple, c’est pas encore totalement acquis, mais j’apprends à être correcte avec ça! On s’en fout, au fond!»

Désapprendre à voir sa propre poitrine comme étant vulgaire, c’est ce que Chloée travaille de plus en plus à faire. Elle me cite les paroles d’une poète des temps moderne, soit, une fille qu’elle a vu sur TikTok: «Est-ce c’est vraiment qu’on voit trop mes seins, ou c’est simplement que j’existe en ayant des seins?»

On acquiesce toutes les deux en entendant ces paroles. Libérons les seins, un TikTok inspirant à la fois.

Lire aussi:
Au cœur du buste : Caroline Allard, frencher en région et une grande révélation
Au cœur du buste : Mégan Brouillard et la bretelle controversée
Au cœur du buste : Judith Lussier, les seins libérés et un Denis contrarié