En partenariat avec la Maison l’Éclaircie, l’organisme Anorexie et Boulimie Québec met sur pied, encore une fois cette année, une Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires.

Depuis trente ans, l’ANEB aide les gens aux prises avec un trouble alimentaire grâce à des groupes d’entraide et à des lignes d’écoute, notamment. L’organisme communautaire a mis sur pied plusieurs activités qui auront lieu du 1er au 7 février. Au menu? Levées de fond, soirées témoignages et conférences un peu partout à travers la province. La semaine se finira en beauté avec la Soirée-bénéfice de l’ANEB, le 8 février, au Métropolis.

On ne le répètera jamais assez : il est crucial de briser les tabous entourant la maladie mentale, et dans le cas présent, les troubles du comportement alimentaire. Les statistiques démontrent qu’environ 100 000 femmes et filles au Québec sont touchées par des troubles de l’alimentation, à divers niveaux de sévérité. C’est énorme! La plupart de ces femmes vivent leur trouble dans le secret, la honte et l’isolement, d’autant plus qu’il est difficile de vivre au quotidien avec une maladie reliée à quelque chose d’essentiel: la nourriture.

J’ai été l’une d’entre elles. Depuis 2011, je vis avec un trouble du comportement alimentaire. J’ai attendu très longtemps avant d’aller chercher de l’aide, car je me sentais seule et démunie à travers ma maladie. J’ai participé à un groupe fermé de l’ANEB en 2014, et j’ai eu l’incroyable chance de rencontrer des femmes courageuses, vivant les mêmes souffrances et défis que moi. Ensemble, pendant quinze semaines, nous avons abordé plusieurs sujets, comme l’image corporelle, les idées irrationnelles et le rôle des émotions dans ce trouble, le tout encadré par des spécialistes, dont une sexologue et une nutritionniste. J’ai eu l’occasion de briser mes propres préjugés envers la maladie et de m’inspirer des témoignages des femmes de mon groupe. J’ai encore des frissons en repensant à cette étape marquante dans mon cheminement vers la guérison. Je crois que c’est ce qu’ANEB apporte le plus aux personnes souffrant d’un trouble alimentaire : le rapprochement et la création de liens entre des gens qui, autrement, se sentiraient isolées et démunies face à leur maladie.  

Les troubles du comportement alimentaire sont souvent mal compris. Les enjeux peuvent être insaisissables à ceux qui ne sont pas aux prises avec une maladie mentale. Sans le vouloir (et sans le savoir), mon entourage et certains messages véhiculés par la société me plongent dans un grand sentiment d’inconfort. Il peut parfois être compliqué de comprendre les défis vécus par une personne souffrant d’un trouble alimentaire, et la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires est justement une occasion en or de se renseigner sur les bonnes façons d’aider, ainsi que de défaire les préjugés autour de la maladie.

 

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Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires.  Photographe: ANEB – courtoisie

 

Rendez-vous sur le site web de la semaine de sensibilisation pour consulter le calendrier des événements, et sur la page Facebook d’ANEB pour plus d’informations.