Il y a 30 ans, Susie Orbach faisait la une des journaux en révélant que le fait d’avoir des kilos en trop permettait aux femmes de se mettre à l’abri de leur féminité. Dans son livre Fat is a Feminist Issue, elle soutenait alors que pour certaines femmes, l’obésité créait une distance sécurisante entre elles et le monde extérieur.
Aujourd’hui, la psychothérapeute publie un nouveau brûlot: Bodies, dans lequel elle dénonce la haine généralisée que nous entretenons tous – femmes, hommes, enfants, ados, personnes âgées – à l’égard de notre corps. Une haine continuellement attisée par les multiples entreprises rattachées à l’apparence, qui se nourrissent de nos incertitudes et de nos peurs.
«Dans la société de consommation actuelle, nos corps sont devenus des objets à exploiter et à transformer, et ils représentent une source de grande souffrance», explique au téléphone la spécialiste des troubles alimentaires.
La preuve? De plus en plus de gens la consultent pour des troubles liés au corps, qu’ils soient d’ordre alimentaire (anorexie, boulimie) ou esthétique (interventions chirurgicales douloureuses). Ils vivent mal cette quête effrénée de la perfection esthétique que la société leur impose et qui leur dicte de faire un travail incessant sur leur corps.
UN MODÈLE DE BEAUTÉ UNIQUE
«Quand on marche dans la rue, on voit énormément de gens magnifiques, pleins de vie, qui semblent avoir tout pour eux. Pourtant, ils se sentent souvent malheureux car ils sont bombardés d’images leur rappelant qu’ils passent toujours à côté du bonheur et qu’ils devraient faire quelque chose pour corriger leur corps, alors que rien ne le justifie», explique celle qui a soigné Lady Di pour ses troubles alimentaires.